Research studies

Blockchain, Smart Contracts et Intelligence Artificielle : Vers un nouvel écosystème de gestion automatisée et intelligente des transactions commerciales

Blockchain, Smart Contracts, and Artificial Intelligence: Towards a New Ecosystem for Automated and Intelligent Management of Commercial Transactions

 

Prepared by the researche  : Abouelfath Zineb, doctorante en 2ème année, Université mohammed 5 de Rabat, Encadré par : Pr Rouini Najoua

Democratic Arabic Center

Journal of Human Resources Development for Studies and Research : Twenty-Eighth Issue – April 2025

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
  ISSN 2625-5596
Journal of Human Resources Development for Studies and Research

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Résumé

L’évolution des technologies émergentes, telles que la blockchain, les smart contracts et l’intelligence artificielle (IA), ouvre de nouvelles perspectives pour les transactions commerciales en créant un écosystème transactionnel intelligent et automatisé. Ces innovations bouleversent les pratiques commerciales traditionnelles en offrant des

solutions d’automatisation, de sécurité et de transparence, tout en réduisant les coûts et les délais de traitement. Cependant, cette transformation numérique pose des enjeux cruciaux, notamment sur le plan de la responsabilité juridique, de la conformité aux normes de protection des données et de la transparence des processus décisionnels automatisés. Dans ce contexte, une adaptation des cadres réglementaires s’avère indispensable pour garantir un usage équilibré de ces technologies tout en répondant aux impératifs de protection et d’équité

Abstract

The evolution of emerging technologies, such as blockchain, smart contracts and artificial intelligence (AI), opens new perspectives for commercial transactions by creating an intelligent and automated transactional ecosystem. These innovations disrupt traditional commercial practices by offering automation, security and transparency solutions, while reducing costs and processing times. However, this digital transformation poses crucial challenges, particularly in terms of legal liability, compliance with data protection standards and transparency of automated decision-making processes. In this context, an adaptation of regulatory frameworks is essential to ensure a balanced use of these technologies while meeting the imperatives of protection and fairness.

Introduction

La transformation numérique bouleverse aujourd’hui les fondements de nos sociétés, affectant chaque aspect de la vie économique, sociale et juridique1. L’essor rapide des technologies avancées – allant de l’intelligence artificielle aux systèmes distribués – redéfinit les pratiques traditionnelles2, faisant naître de nouveaux modèles qui transcendent les frontières géographiques et sectorielles3. Dans le contexte du commerce international, cette mutation se traduit par la recherche incessante de solutions pour accroître la rapidité, la sécurité et l’efficacité des échanges4. Les besoins modernes en matière de gestion des données, de sécurité transactionnelle et de transparence ont révélé les limites des méthodes traditionnelles et accéléré l’adoption de nouveaux outils numériques5.

Au sein de cet écosystème en pleine mutation, les entreprises et les institutions se tournent vers des technologies disruptives capables de révolutionner les relations commerciales, en garantissant à la fois la fiabilité et la traçabilité des transactions6. C’est dans cette

perspective que l’association de la blockchain, des smart contracts et de l’intelligence artificielle (IA) prend tout son sens7. Ces technologies se trouvent au cœur de cette

révolution, offrant des perspectives inédites en matière d’automatisation, de sécurité et de transparence pour les transactions commerciales8. Ce sujet revêt une importance particulière en raison de son potentiel à transformer les pratiques commerciales et juridiques en automatisant et sécurisant les interactions, tout en minimisant les interventions humaines et les risques de fraude9.

Ce choix de recherche s’appuie sur une volonté de comprendre les conséquences de ces innovations technologiques sur le droit commercial et les enjeux qu’elles posent aux régulateurs et aux juristes10. En effet, bien que ces technologies apportent des réponses aux besoins contemporains de rapidité et de fiabilité des échanges, elles soulèvent également des questions juridiques et éthiques complexes, nécessitant une révision des cadres normatifs existants11. La rapidité des développements dans l’IA et la blockchain contraint également les législateurs à répondre aux enjeux de responsabilité et de transparence dans un délai restreint12, rendant crucial l’adaptation des lois pour encadrer ces nouveaux outils. Cette analyse vise à répondre à l’objectif de déterminer comment ces technologies, en modifiant les pratiques commerciales, posent des défis majeurs au cadre juridique et quelles solutions peuvent être envisagées pour accompagner cette transition technologique tout en assurant la protection des droits des parties13.

La blockchain, apparue en 2008 sous l’impulsion de Satoshi Nakamoto14, est définie comme un registre distribué permettant l’enregistrement de transactions de manière

transparente et immuable, sans l’intervention d’un tiers de confiance15. Ce registre repose sur un mécanisme de consensus, tel que la preuve de travail ou la preuve d’enjeu, qui

garantit l’intégrité des données et leur validation par l’ensemble des nœuds du réseau, renforçant ainsi la sécurité et la décentralisation16. Les applications de la blockchain se multiplient dans les secteurs de la finance, de la logistique et de la gestion de la chaîne d’approvisionnement, où sa capacité à garantir la traçabilité et l’intégrité des informations se révèle particulièrement précieuse17. En parallèle, des recherches indiquent que plus de 70 % des grandes entreprises considèrent la blockchain comme une solution innovante pour renforcer la sécurité et réduire les coûts18.

Les smart contracts, ou contrats intelligents, constituent l’un des développements les plus significatifs de la blockchain dans le domaine des transactions commerciales.

Conceptualisés par Nick Szabo dès 1997, ils se présentent comme des programmes informatiques autonomes capables de s’exécuter automatiquement lorsque les conditions prédéfinies sont remplies19. Grâce à leur intégration sur la blockchain, ces contrats permettent de sécuriser et de rendre irrévocables les engagements contractuels, limitant ainsi les risques de fraude ou de litige lié à une potentielle défaillance de l’une des partie20. L’absence d’intervention humaine lors de l’exécution des clauses favorise également une exécution rapide et sans ambiguïté21, éléments essentiels dans des secteurs nécessitant une grande réactivité, tels que le commerce international et les services financiers22.

Cependant, cette rigidité des smart contracts introduit aussi des limites. Incapables

d’interpréter des situations ambiguës ou imprévues, ils nécessitent l’intervention d’oracles, entités extérieures qui fournissent des données permettant de déclencher l’exécution des clauses23. Or, cette dépendance aux oracles introduit une forme de centralisation et expose les contrats à des risques supplémentaires en cas de données inexactes ou de compromission, contredisant ainsi le principe d’automatisation totale24.

L’intelligence artificielle, quant à elle, apporte une dimension supplémentaire aux smart contracts en intégrant des capacités d’analyse prédictive et d’apprentissage automatique25, permettant ainsi aux contrats de s’adapter à des contextes changeants26. En traitant de

vastes volumes de données, l’IA peut évaluer les risques, anticiper les fluctuations de marché, et optimiser les clauses contractuelles pour répondre aux besoins spécifiques des

parties27. Cette adaptabilité rend les smart contracts plus dynamiques et offre des avantages tangibles dans la gestion des transactions commerciales, notamment en matière d’automatisation et de réduction des erreurs humaines28. Des estimations indiquent que l’IA peut réduire de 30 % les coûts opérationnels des transactions, un impact significatif dans des domaines comme la finance et la logistique29. Cependant, l’usage de l’IA dans un cadre juridique soulève des problématiques éthiques, notamment en matière de transparence et de responsabilité30. Les systèmes d’IA, souvent qualifiés de “boîtes noires”, rendent difficile la traçabilité des décisions, un obstacle majeur lorsqu’il s’agit d’assurer une transparence conforme aux exigences légales31. En cas de litige, la difficulté à comprendre ou à remettre en question les décisions prises par des systèmes autonomes soulève des questions quant à la responsabilité des parties impliquées32.

L’association de la blockchain, des smart contracts et de l’IA ouvre ainsi des perspectives prometteuses pour la gestion des transactions commerciales33, permettant une réduction des coûts et une amélioration de la rapidité et de la sécurité des opérations. Toutefois, cette intégration technologique exige une adaptation des cadres réglementaires existants pour répondre aux spécificités de ces nouveaux systèmes. Comment l’intégration de la

blockchain, de l’intelligence artificielle et des smart contracts transforme-t-elle les pratiques commerciales et quelles sont les implications juridiques et éthiques de leur utilisation dans le droit commercial ?

Pour répondre à cette question, ce travail est structuré en deux chapitres. Le premier chapitre, intitulé “Technologies Fondamentales pour un Écosystème Commercial Automatisé”, explore les bases technologiques de la blockchain, de l’intelligence artificielle et des smart contracts dans les transactions commerciales. La première section traite de la blockchain et de l’IA comme outils de sécurisation et d’optimisation des

échanges, tandis que la seconde se concentre sur les smart contracts en tant qu’outils

d’automatisation, en abordant leurs bénéfices, limitations techniques et défis juridiques liés à la responsabilité et à l’interprétation en cas de litige. Le second chapitre, “Applications et Implications Réglementaires dans le Droit Commercial”, analyse les applications concrètes de ces technologies dans la gestion des contrats et l’optimisation des chaînes

d’approvisionnement, et examine les questions réglementaires et d’harmonisation juridique. Il présente les initiatives en cours, comme les regulatory sandboxes, et discute des efforts internationaux pour adapter les cadres juridiques à cet écosystème technologique en évolution rapide.

Chapitre 1 : Technologies Fondamentales pour un Écosystème Commercial Automatisé.

Section 1 : Blockchain et Intelligence Artificielle au Service des Transactions Commerciales Paragraphe 1 : Présentation de la Blockchain et de ses Caractéristiques Fondamentales

L’immuabilité est l’une des caractéristiques les plus distinctives de la blockchain , une fois qu’une transaction est validée et ajoutée à un bloc, elle ne peut être modifiée ni supprimée

sans l’accord de la majorité des nœuds du réseau34. Cette caractéristique découle du mécanisme de consensus utilisé par la Blockchain, qui peut prendre différentes formes, telles que la proof of work (preuve de travail) ou la proof of stake (preuve d’enjeu) 35. Ces protocoles de consensus garantissent que chaque ajout au registre est vérifié et approuvé par les participants, renforçant ainsi la sécurité et l’intégrité des données 36. L’immutabilité du registre est cruciale pour prévenir la fraude et garantir que les informations restent inchangées, même en cas de tentatives de manipulation37.

La décentralisation est un autre pilier fondamental de la technologie Blockchain. Contrairement aux systèmes centralisés, où les données sont stockées sur un serveur unique et contrôlé par une entité centrale, la Blockchain fonctionne sur un réseau distribué où chaque nœud contribue à la vérification et à la validation des transactions38. Cette décentralisation élimine la dépendance envers des institutions intermédiaires, telles que les banques ou les gouvernements, et permet une gestion plus équitable et autonome des transactions39. En supprimant le besoin d’intermédiaires, la Blockchain réduit non seulement les coûts liés aux transactions, mais elle accroît également la résilience du système en le rendant moins vulnérable aux attaques ou aux défaillances d’un seul point de contrôle40.

La transparence est également une caractéristique déterminante de la Blockchain. Chaque transaction effectuée sur le réseau est enregistrée de manière publique et accessible à tous les participants41. Cette transparence permet à toutes les parties prenantes de suivre et de vérifier l’historique des transactions sans avoir à se fier à un tiers de confiance 42. Tapscott et Tapscott ont souligné que cette transparence crée un climat de confiance inédit dans l’écosystème numérique, où la visibilité des opérations renforce la coopération et la responsabilité43. Pour des secteurs comme la finance, la transparence de la Blockchain est particulièrement précieuse, car elle permet de suivre l’origine et le mouvement des fonds, limitant ainsi le risque de blanchiment d’argent et d’autres activités frauduleuses44. Dans le domaine de la logistique, cette transparence favorise une traçabilité complète des produits tout au long de la chaîne d’approvisionnement, garantissant ainsi l’intégrité des marchandises et réduisant les fraudes45.

Comparée aux systèmes centralisés traditionnels, la Blockchain présente plusieurs avantages notables. Les systèmes centralisés, tels que les bases de données des banques ou des institutions financières, peuvent être vulnérables aux cyberattaques ou aux manipulations internes, et nécessitent souvent des processus de vérification chronophages et coûteux46. En revanche, la nature décentralisée de la Blockchain garantit que même si un nœud du réseau est compromis, les autres nœuds maintiennent l’intégrité du registre global, protégeant ainsi les données contre les altérations et les intrusions47. Cela permet également d’accélérer le processus de validation des transactions, qui se fait de manière

quasi instantanée grâce à la vérification collective des nœuds48. Cette réduction des délais et des coûts a favorisé l’adoption de la Blockchain dans de nombreux secteurs, notamment la finance, où elle est utilisée pour les paiements transfrontaliers, les échanges de cryptomonnaies et la gestion des actifs numériques49. L’impact de la Blockchain s’étend au- delà des seuls aspects financiers. Des initiatives dans le domaine de la santé l’utilisent pour sécuriser les dossiers médicaux des patients, offrant un accès contrôlé et transparent aux professionnels de santé tout en garantissant la confidentialité des données50. Dans l’industrie du divertissement, la Blockchain est employée pour gérer les droits d’auteur et assurer que les créateurs de contenu reçoivent des paiements justes et transparents51. Ces exemples démontrent que les caractéristiques d’immuabilité, de décentralisation et de transparence de la Blockchain en font une technologie polyvalente capable de transformer divers secteurs d’activité52.

Paragraphe 2 : Apports de l’IA dans l’Optimisation des Transactions Commerciales L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les transactions commerciales représente une avancée stratégique qui transforme profondément la gestion des opérations commerciales, tant au niveau de la prédiction que de l’adaptabilité. Grâce à l’IA, les

entreprises sont aujourd’hui capables d’analyser des données massives en temps réel, identifiant ainsi les tendances du marché et anticipant les fluctuations qui pourraient affecter leurs performances53. Cette analyse prédictive, fondée sur des algorithmes sophistiqués, permet aux entreprises de prévoir les périodes de forte demande et d’adapter leurs stratégies en conséquence pour optimiser les coûts et maximiser les profits54. Une

étude de PwC souligne que les entreprises intégrant l’IA dans leurs processus d’analyse prédictive ont observé une augmentation de 30 % de leur efficacité, notamment dans des secteurs tels que la finance et la vente au détail55.

La gestion adaptative des transactions constitue un autre apport majeur de l’IA. Contrairement aux systèmes traditionnels, l’IA permet aux smart contracts de s’adapter de manière dynamique aux changements du marché, grâce à des technologies d’apprentissage automatique capables de modifier automatiquement les conditions des contrats en fonction des évolutions des données collectées. Par exemple, dans le secteur logistique, des systèmes basés sur l’IA ajustent les clauses de livraison en cas de retard ou de changement d’itinéraire, garantissant ainsi la continuité des opérations sans intervention humaine56.

Cette flexibilité contractuelle est d’autant plus cruciale dans un contexte marqué par des

perturbations fréquentes des chaînes d’approvisionnement mondiales, comme l’ont illustré les récents événements mondiaux affectant le transport et la logistique57.

Un aspect particulièrement innovant de l’IA dans ce domaine est la personnalisation des transactions. En analysant les comportements d’achat et les préférences spécifiques de chaque client, l’IA peut adapter les termes des contrats de manière proactive, répondant ainsi aux besoins de chaque partie impliquée. Dans le secteur bancaire, par exemple, les modèles d’IA sont capables d’offrir des conditions de crédit personnalisées basées sur

l’historique financier des clients, ce qui renforce l’engagement client et améliore la

rentabilité pour les institutions financières58. Selon Deloitte, 72 % des entreprises utilisant l’IA pour personnaliser leurs offres ont constaté une augmentation notable de la satisfaction client et une amélioration de la fidélité des utilisateurs59.

L’utilisation de l’IA dans la détection de la fraude est également un atout indéniable pour la sécurité des transactions. Les algorithmes de détection de la fraude sont capables de passer en revue des millions de transactions en quelques secondes, identifiant des anomalies qui pourraient indiquer des comportements frauduleux. Cela permet aux entreprises de réagir rapidement et de prévenir d’éventuelles pertes. Dans le secteur

financier, près de 50 % des fraudes sont aujourd’hui détectées grâce à l’IA, réduisant les pertes potentielles de plusieurs milliards de dollars chaque année60. Ce rôle de l’IA dans la sécurisation des transactions est d’autant plus important que les cyberattaques se

multiplient, augmentant le besoin d’une surveillance automatisée pour garantir l’intégrité des données61.

Outre l’aspect sécuritaire, l’IA améliore l’efficacité opérationnelle et réduit les coûts de gestion en automatisant des tâches de vérification et d’exécution des contrats. Dans le domaine des assurances, par exemple, les smart contracts intelligents peuvent vérifier les conditions d’indemnisation et déclencher automatiquement les paiements dès que les critères sont remplis, sans intervention humaine. Cette automatisation réduit les coûts

administratifs et améliore la transparence, permettant aux clients de bénéficier d’un traitement rapide et fiable de leurs réclamations62.

Les apports de l’IA dans la gestion des transactions commerciales s’inscrivent ainsi dans

une logique d’optimisation, de sécurité et de réactivité. En facilitant l’analyse prédictive, la gestion adaptative, la personnalisation des contrats et la détection des fraudes, l’IA confère aux entreprises un avantage concurrentiel qui répond aux défis modernes d’un environnement économique globalisé et numérique63. Toutefois, cette transformation soulève également des enjeux juridiques et éthiques liés à la transparence des décisions et aux risques de biais dans les algorithmes utilisés. Une approche proactive en matière de régulation et de gouvernance est nécessaire pour garantir une utilisation responsable de l’IA dans les transactions commerciales.64

Section 2 : Les Smart Contracts comme Outil d’Automatisation

Paragraphe 1 : Fonctionnement et Utilité des Smart Contracts dans les Transactions Commerciales

Les smart contracts fonctionnent en tant que scripts automatisés qui sont intégrés directement dans une blockchain et permettent d’exécuter des clauses contractuelles de manière autonome et conditionnelle. Ils utilisent une logique if-then pour déterminer l’exécution automatique d’actions spécifiques selon des conditions préétablies. Cette architecture repose sur une série de règles codées qui sont irrévocables une fois le smart

contract déployé sur la blockchain, assurant ainsi une exécution rigide et prévisible des termes convenus65.

L’un des aspects fondamentaux de leur fonctionnement est l’utilisation d’oracles, qui sont des services externes fournissant des informations fiables à la blockchain. Les oracles

permettent aux smart contracts d’interagir avec des données en dehors de la blockchain, comme les cours de la bourse, les conditions météorologiques ou les résultats d’événements. Par exemple, dans le secteur de l’assurance, un smart contract peut s’appuyer sur un oracle pour vérifier la survenue d’un événement climatique spécifique avant de déclencher un paiement d’indemnisation66. Cette interaction avec des sources de données externes permet aux smart contracts d’être appliqués dans des contextes variés et d’offrir des solutions adaptatives67.

De plus, la conception des smart contracts sur des plateformes comme Ethereum utilise des machines virtuelles (Ethereum Virtual Machine, EVM) pour exécuter les contrats de manière isolée et sécurisée. Cela signifie que chaque contrat opère dans un environnement dédié, réduisant les risques de sécurité liés à des interactions involontaires entre différents contrats ou applications68. Cette approche favorise une exécution stable des contrats et garantit que chaque transaction est traitée indépendamment, ce qui est essentiel pour maintenir la robustesse et la fiabilité des opérations69.

Les smart contracts reposent également sur le principe de la décentralisation, où plusieurs nœuds du réseau blockchain participent à la validation de chaque transaction. Ce

fonctionnement distribué assure que chaque étape de l’exécution du contrat est confirmée par consensus, éliminant les risques associés à un point de défaillance unique et offrant une transparence accrue pour toutes les parties impliquées70. Cette décentralisation rend les smart contracts particulièrement intéressants pour les transactions internationales ou inter- organisationnelles, où la sécurité et la vérifiabilité sont primordiales71.

Enfin, les smart contracts permettent la création de conditions complexes et modulables qui peuvent évoluer selon les besoins de chaque transaction. Par exemple, dans le secteur financier, des contrats intelligents peuvent gérer des prêts automatisés où les taux d’intérêt fluctuent en fonction des conditions du marché. Cette adaptabilité permet une personnalisation avancée des transactions et offre aux entreprises des solutions flexibles pour répondre à des exigences commerciales précises72.Grâce à ces fonctionnalités, les smart contracts optimisent les transactions en réduisant non seulement les coûts et les délais, mais aussi les risques d’erreur humaine. Leur automatisation, leur sécurité renforcée et leur capacité d’interaction avec des données externes en font un outil central pour moderniser les pratiques commerciales et renforcer l’efficacité des opérations73.

Paragraphe 2 : Limitations et Enjeux Juridiques des Smart Contracts

Les smart contracts, bien qu’ils présentent des avantages indéniables pour l’automatisation et l’efficacité des transactions commerciales, soulèvent des questions juridiques complexes et des défis techniques importants. Parmi les principales limitations juridiques, la question de la responsabilité en cas de litige est l’une des plus problématiques. En raison de la nature immuable des smart contracts, toute erreur de codage ou toute ambiguïté dans les clauses du contrat peut entraîner des conséquences imprévues, et il devient difficile de déterminer qui, entre le développeur, les parties contractantes ou même la plateforme blockchain, doit assumer la responsabilité74. Par exemple, si un smart contract s’exécute de manière incorrecte en raison d’un bug, l’absence de clauses d’interprétation ou de possibilités de renégociation rend le processus de règlement des litiges particulièrement complexe75.

Un autre enjeu important réside dans l’interprétation des clauses codées. Contrairement aux contrats traditionnels, les smart contracts ne peuvent pas facilement intégrer des

notions juridiques comme l’intention des parties ou la bonne foi. Le code informatique, par sa nature, est strict et rigide, ce qui limite la possibilité de nuances ou d’interprétations contextuelles en cas de désaccord76. Par conséquent, cette rigidité peut entraîner des

conflits lorsque les parties n’ont pas prévu toutes les situations possibles lors de la rédaction du code, rendant ainsi les smart contracts inadaptés pour des transactions commerciales complexes77.

D’un point de vue technique, les smart contracts sont également limités par leur dépendance aux oracles, qui fournissent des informations externes au réseau blockchain. Si ces oracles transmettent des données incorrectes ou sont compromis, les résultats du smart contract peuvent être faussés, posant un risque de sécurité et de fiabilité des transactions78. Cette dépendance soulève aussi des questions sur la centralisation : bien que la blockchain soit décentralisée, les oracles introduisent une forme de centralisation et augmentent les risques de défaillance du système79.

L’absence de cadre réglementaire uniforme et de standards juridiques pose également des défis pour les smart contracts. Les législations actuelles, souvent conçues pour les contrats traditionnels, peinent à encadrer les particularités de ces contrats numériques. Par exemple, la question de la juridiction applicable devient complexe lorsque les parties résident dans des pays différents et que le contrat est déployé sur une blockchain sans frontières80.

Certains pays, comme la France, ont commencé à reconnaître les smart contracts dans leur législation, mais les différences d’approche entre les juridictions internationales créent des zones d’incertitude81.De plus, la sécurité des smart contracts reste un enjeu majeur. Le code informatique, bien qu’il permette d’automatiser les clauses contractuelles, est susceptible de contenir des erreurs ou des failles de sécurité exploitables par des hackers. Des incidents notables, tels que le piratage de la DAO82sur la blockchain Ethereum en 2016, ont mis en évidence les risques liés à la programmation de smart contracts complexes sans audit de sécurité rigoureux83. Ces failles de sécurité exposent les parties à des pertes financières importantes et soulignent la nécessité de pratiques d’audit

standardisées pour garantir l’intégrité des smart contracts84. En somme, bien que les smart contracts offrent des perspectives prometteuses pour la simplification et la sécurisation des transactions, ils nécessitent une adaptation des cadres juridiques et une amélioration des standards techniques. Une régulation plus spécifique, couplée à des solutions technologiques permettant une plus grande flexibilité et sécurité, serait essentielle pour permettre une adoption plus large et sécurisée de ces contrats autonomes dans les transactions commerciales mondiales.

Chapitre 2 : Applications et Implications Réglementaires dans le Droit Commercial Section 1 : Applications Pratiques et Bénéfices pour le Droit Commercial

Paragraphe 1 : Contribution de la Blockchain, de l’IA et des Smart Contracts à la Gestion des Contrats Commerciaux

La blockchain, l’intelligence artificielle (IA) et les smart contracts redéfinissent la gestion des contrats commerciaux en introduisant des capacités d’automatisation, de sécurité et de transparence. Par exemple, dans le secteur de l’immobilier, la blockchain est utilisée pour enregistrer de façon permanente les transactions immobilières, évitant ainsi les litiges liés à la propriété ou à la validité des documents85. Cette transparence permet à toutes les parties impliquées de vérifier en temps réel le statut de la transaction sans avoir recours à des intermédiaires86.

L’IA renforce cette gestion en offrant des capacités d’analyse prédictive, détectant les risques potentiels et les anomalies avant qu’ils ne se transforment en problèmes. Par exemple, dans les services financiers, l’IA est utilisée pour évaluer la probabilité de défaillance des emprunteurs en temps réel, facilitant ainsi une prise de décision plus

proactive. D’après une étude de PwC, cette approche a permis de réduire de 30 % les cas de non-respect des contrats de prêt87. Dans l’assurance, l’IA aide à ajuster les primes et les couvertures en fonction des risques individuels, anticipant les éventuels litiges avant qu’ils n’apparaissent88.

Les smart contracts, quant à eux, permettent l’automatisation de nombreuses transactions. Dans le domaine de la logistique, par exemple, les smart contracts déclenchent automatiquement le paiement dès que la livraison des marchandises est confirmée par un capteur IoT, comme le suivi GPS des véhicules de transport. Cela réduit les délais de paiement et optimise les flux de trésorerie des entreprises impliquées89. En outre, dans les contrats de construction, un smart contract peut activer des paiements échelonnés dès qu’un sous-traitant achève une étape spécifique du projet et que celle-ci est validée par un superviseur via une application blockchain dédiée90.

La traçabilité offerte par la blockchain assure un enregistrement permanent de chaque

étape d’un contrat, comme dans le secteur pharmaceutique, où elle est utilisée pour garantir l’origine des produits, de la production à la livraison, afin de prévenir la contrefaçon

Chaque étape du transport est enregistrée sur la blockchain, offrant aux régulateurs et aux consommateurs la possibilité de vérifier l’authenticité des produits91. Cette transparence est essentielle dans des secteurs sensibles, notamment pour se conformer aux exigences de traçabilité et de sécurité dans les industries où la confiance est cruciale, comme la finance et la santé92.

Enfin, l’interaction entre l’IA et les smart contracts permet une adaptation en temps réel des termes contractuels. Par exemple, dans les contrats de fourniture d’électricité, un smart contract couplé à des modèles d’IA peut ajuster automatiquement les tarifs en fonction des fluctuations du prix de l’énergie sur les marchés internationaux, assurant ainsi une équité et une réactivité qui protègent à la fois le fournisseur et le consommateur93. Cette flexibilité est également utilisée dans le secteur du transport maritime, où les contrats peuvent être ajustés en fonction des variations de coûts de carburant ou des conditions météorologiques, assurant que les engagements restent justes pour les parties même en cas de changements imprévus94.En conclusion, l’association de la blockchain, de l’IA et des smart contracts modernise la gestion des contrats commerciaux en assurant automatisation, sécurité et flexibilité. Cette intégration permet une gestion contractuelle plus transparente et réactive, ouvrant la voie à un environnement commercial plus résilient et fiable dans des secteurs

variés comme l’immobilier, la finance, l’assurance, et bien d’autres95.

Paragraphe 2 : Optimisation des Chaînes d’Approvisionnement grâce aux Smart Contracts

L’utilisation des smart contracts dans les chaînes d’approvisionnement transforme

profondément la gestion des flux logistiques et commerciaux en renforçant l’efficacité, la transparence et la sécurité des transactions. Grâce à la blockchain, les informations relatives aux étapes de production, de transport et de livraison sont enregistrées de manière immuable, offrant aux entreprises et aux consommateurs une traçabilité totale des produits et des marchandises. Dans les secteurs où l’authenticité et la conformité des produits sont primordiales, comme l’alimentation ou la pharmaceutique, cette transparence est essentielle pour garantir la sécurité et la confiance des clients96.

Les smart contracts permettent une automatisation des transactions dans les chaînes d’approvisionnement, éliminant les besoins d’intermédiaires et réduisant les délais. Par exemple, des entreprises utilisent des smart contracts pour activer automatiquement le

paiement dès qu’une livraison est confirmée par un capteur IoT, tel qu’un dispositif GPS, indiquant que les marchandises sont arrivées à destination97. Cette automatisation réduit les erreurs humaines, les coûts administratifs et améliore les flux de trésorerie, car les paiements sont déclenchés instantanément sans intervention humaine.

L’intégration de la blockchain et des smart contracts offre aussi une solution efficace contre les fraudes et les contrefaçons dans les chaînes d’approvisionnement. En assurant une traçabilité détaillée des étapes de production, chaque acteur de la chaîne peut vérifier l’origine et la qualité des produits, ce qui réduit considérablement les risques de contrefaçon. Par exemple, dans l’industrie du luxe, les smart contracts permettent de vérifier l’authenticité des produits tout au long de la chaîne, de la fabrication au point de

vente, garantissant ainsi l’intégrité de la marque pour les consommateurs98.Les smart

contracts optimisent également la gestion des stocks dans les chaînes d’approvisionnement en temps réel. Les contrats intelligents peuvent être programmés pour surveiller les niveaux de stock et déclencher automatiquement de nouvelles commandes lorsqu’un seuil minimum est atteint. Dans le secteur de la grande distribution, cette automatisation garantit la disponibilité constante des produits et réduit le risque de rupture de stock, ce qui est essentiel pour répondre efficacement à la demande des consommateurs sans surcharger les entrepôts99.

De plus, les smart contracts facilitent la logistique internationale en simplifiant les processus douaniers e en réduisant les délais de transit. Lorsqu’une expédition atteint un port international, un smart contract peut automatiquement générer les documents douaniers et activer les paiements pour les frais d’importation, ce qui accélère la libération des marchandises et réduit les coûts de stockage temporaire100. Cela est particulièrement

bénéfique pour les chaînes d’approvisionnement globales où les délais et la complexité des procédures douanières sont des facteurs majeurs de coût et d’inefficacité. Un autre avantage majeur des smart contracts dans les chaînes d’approvisionnement est la réduction des conflits et des litiges entre les partenaires commerciaux. Comme chaque étape et chaque transaction sont enregistrées de façon transparente et immuable sur la blockchain, les informations peuvent être vérifiées par toutes les parties, ce qui réduit les risques de désaccord et facilite la résolution des litiges éventuels. Dans des secteurs comme

l’automobile, où les chaînes d’approvisionnement sont complexes et impliquent de multiples sous-traitants, cette traçabilité assure une plus grande cohésion et renforce la collaboration entre les acteurs101.

Section 2 : Contraintes Actuelles et Perspectives de Régulation pour un Écosystème Technologique Durable

Paragraphe 1 : Limites Technologiques et Juridiques Actuelles

Malgré les nombreux avantages de la blockchain, de l’IA et des smart contracts dans les transactions commerciales, ces technologies rencontrent des limites technologiques et

juridiques qui freinent leur adoption à grande échelle. D’un point de vue technologique, la blockchain fait face à des défis de scalabilité et de performance. Les blockchains publiques, comme Ethereum, souffrent souvent de congestion réseau et de faibles vitesses de transaction, ce qui limite leur utilisation dans des contextes nécessitant des transactions rapides et volumineuses102. Par exemple, le réseau Bitcoin ne peut traiter que 7 transactions par seconde, un chiffre dérisoire comparé aux réseaux de paiement traditionnels comme Visa, qui en traite jusqu’à 24 000 par seconde103. De plus, l’exécution des smart contracts repose sur le code informatique, qui peut comporter des erreurs ou des failles de sécurité exploitables. Des incidents comme le piratage de la DAO en 2016, qui a entraîné une perte de 60 millions de dollars, illustrent le risque de vulnérabilités dans les smart contracts104.

Ce risque technique impose aux développeurs des exigences strictes en matière de programmation sécurisée et d’audit de code, augmentant ainsi les coûts et les délais de déploiement de ces contrats105.

Du point de vue juridique, les smart contracts posent des questions complexes en matière de responsabilité et de validité juridique. Les systèmes juridiques traditionnels, fondés sur des contrats papier interprétés par des juges, ne sont pas toujours adaptés pour évaluer les termes codés des smart contracts. En cas de litige, la rigidité des smart contracts et leur exécution automatique peuvent créer des difficultés pour annuler ou modifier des clauses, même lorsque cela est justifié par des circonstances exceptionnelles106. Cette rigidité pose des questions importantes quant à la place du consentement et de l’intention dans un contrat totalement automatisé107. La question de la juridiction est un autre défi juridique. Les blockchains sont par nature décentralisées et distribuées dans le monde entier, rendant difficile l’attribution d’une juridiction nationale en cas de litige108. Dans un contexte international, il peut être complexe de déterminer la loi applicable et le tribunal compétent, car les parties peuvent être situées dans différentes juridictions et le contrat exécuté

simultanément sur plusieurs nœuds de blockchain dans divers pays109.

En matière de protection des données, la blockchain entre en conflit avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union Européenne, qui impose des

règles strictes sur la gestion des données personnelles, y compris le droit à l’oubli110. Or, la nature immuable de la blockchain empêche toute modification ou suppression des données une fois qu’elles sont inscrites dans le registre, ce qui pose un problème pour les entreprises souhaitant se conformer au RGPD et aux exigences de protection des données111. En outre, le manque de standards internationaux unifiés pour la blockchain et les smart contracts constitue un obstacle majeur. Actuellement, chaque pays adopte une approche différente en matière de régulation, créant des incohérences et compliquant

l’adoption de ces technologies pour les transactions transfrontalières112. Ce manque

d’harmonisation expose les entreprises à des risques réglementaires accrus, en raison de l’incertitude concernant les normes applicables et la conformité nécessaire dans chaque juridiction113.

Paragraphe 2 : Perspectives de Régulation et d’Harmonisation Juridique

Avec l’essor de la blockchain, de l’IA et des smart contracts, les régulateurs et décideurs politiques du monde entier cherchent à adapter les cadres juridiques existants pour répondre aux défis et opportunités créés par ces technologies. La dimension internationale et décentralisée de la blockchain impose une harmonisation juridique globale pour éviter la fragmentation réglementaire, qui pourrait freiner l’innovation et complexifier la mise en œuvre de smart contracts dans un contexte international. Les experts soulignent

l’importance de développer des cadres flexibles et adaptatifs, capables de s’ajuster aux évolutions technologiques tout en assurant la protection des utilisateurs et la sécurité des transactions114.

L’une des réponses apportées par les régulateurs est l’instauration de regulatory sandboxes, des environnements de test où les entreprises peuvent expérimenter des applications de la blockchain et des smart contracts sous la supervision d’autorités compétentes. Cessandboxes permettent aux entreprises de développer et tester des innovations tout en respectant un cadre légal temporairement assoupli. Ce modèle a été adopté par plusieurs juridictions, notamment au Royaume-Uni, à Singapour, et récemment en Europe avec

l’initiative de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en France, qui permet aux start-ups et aux entreprises de tester leurs solutions dans des conditions contrôlées et avec une surveillance accrue. Le but de ces sandboxes est d’identifier les risques potentiels et de faciliter la transition vers des régulations permanentes et adaptées aux spécificités de la

blockchain et de l’IA115. Sur le plan international, des initiatives comme le Markets in Crypto-Assets Regulation (MiCA) proposé par la Commission Européenne visent à établir des normes communes pour les actifs numériques et les plateformes de blockchain au sein de l’Union Européenne. Ce règlement est l’une des premières tentatives globales de création d’un cadre juridique harmonisé pour les crypto-actifs et la blockchain, répondant aux préoccupations des autorités en matière de protection des consommateurs, de lutte

contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Le MiCA est un exemple concret de la volonté européenne de définir un standard applicable à tous les États membres, ce qui devrait favoriser l’innovation tout en assurant une protection robuste pour les utilisateurs finaux116.

En matière de protection des données, la blockchain entre en conflit avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union Européenne, en raison de la nature immuable des registres blockchain qui va à l’encontre du droit à l’oubli, l’un des

piliers du RGPD. Pour répondre à ce défi, des solutions techniques comme le chiffrement, la pseudonymisation et les registres privés ou autorisés sont explorées pour rendre les applications blockchain conformes aux normes de protection des données personnelles sans compromettre leur intégrité. Certains chercheurs proposent même des protocoles hybrides, où seules les informations essentielles sont inscrites sur la blockchain publique, tandis que les données sensibles sont conservées dans des bases de données privées pour en faciliter la gestion et le contrôle117.

Les smart contracts posent des défis juridiques particuliers, en raison de leur exécution automatisée et de leur caractère immuable. Actuellement, la reconnaissance juridique des smart contracts varie considérablement d’un pays à l’autre. Aux États-Unis, par exemple, des États comme l’Arizona, le Nevada et le Tennessee ont adopté des lois spécifiques reconnaissant les smart contracts et permettant leur utilisation légale dans le cadre de transactions commerciales. Cependant, l’absence de standards internationaux harmonisés

crée des incertitudes pour les entreprises opérant au-delà des frontières. Les Nations Unies, à travers la Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International

(UNCITRAL), travaillent actuellement à l’élaboration de lignes directrices visant à fournir des règles de base pour l’exécution et la résiliation des smart contracts, notamment en cas de litiges118.

La gouvernance décentralisée est également au centre des discussions sur l’adaptation des régulations. Avec le développement des applications décentralisées (DApps) et de la finance décentralisée (DeFi), de nombreux régulateurs envisagent de nouvelles formes de gouvernance où les règles sont intégrées directement dans le code des blockchains, permettant une gestion par consensus au sein de la communauté. Ce modèle, qui repose sur des systèmes de validation collective, présente des avantages en termes de transparence et

de réduction des intermédiaires, mais il pose aussi des défis en matière de surveillance et de conformité, notamment pour garantir que les décisions prises par consensus ne portent pas atteinte aux droits des utilisateurs finaux et respectent les réglementations en vigueur119.

Les efforts d’harmonisation menés par des institutions comme le Forum Économique Mondial (WEF) et la Banque des Règlements Internationaux (BRI) visent à établir des standards communs et des protocoles de conformité pour simplifier les transactions

transfrontalières et prévenir les conflits de lois. Ces organisations encouragent l’adoption de bonnes pratiques centrées sur la transparence, l’intégrité et la protection des droits des utilisateurs, en particulier dans des secteurs sensibles comme la finance, la santé et

l’immobilier, où l’application de la blockchain et de l’IA peut impacter directement la vie des consommateurs120. Cette harmonisation est essentielle pour faciliter la circulation des actifs numériques et des informations entre les pays, offrant ainsi aux entreprises un cadre réglementaire stable et cohérent qui réduit les barrières à l’innovation et stimule le commerce mondial121.

En conclusion, l’adaptation et l’harmonisation des cadres juridiques pour la blockchain, l’IA et les smart contracts sont des éléments clés pour favoriser une adoption sécurisée de ces technologies dans les échanges commerciaux internationaux. Les efforts de régulation et les initiatives pour établir des standards communs, comme le MiCA en Europe et les

sandboxes réglementaires, démontrent une volonté d’encadrer ces innovations tout en assurant un équilibre entre protection des utilisateurs et liberté d’innovation. En évoluant vers une gouvernance et des standards internationaux partagés, les régulateurs pourront offrir unenvironnement juridique stable, adapté aux spécificités de chaque marché, et encourager ainsi un écosystème numérique durable et responsable122.

1 OECD, Blockchain Innovation and Smart Contracts, Paris 2021.

2 MIT TECHNOLOGY REVIEW, Global Regulatory Challenges for AI and Blockchain, 2022.

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40 SZABO NICK, The Idea of Smart Contracts, in : First International Conference on Financial Cryptography, Anguilla 1997,

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52 MIT TECHNOLOGY REVIEW, Blockchain Beyond Bitcoin, 2021, p. 25-40 ; BOSTROM NICK, Superintelligence: Paths, Dangers, Strategies, Oxford 2014, p. 210-230.

53 OECD, Artificial Intelligence and Its Role in Business Efficiency, Paris, 2022.

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79 WERBACH KEVIN, The Blockchain and the New Architecture of Trust, Cambridge, 2018.

80 OECD, Global Blockchain Regulations and Smart Contracts, Paris, 2021.

81 EUROPEAN UNION BLOCKCHAIN OBSERVATORY AND FORUM, Smart Contracts and Hybrid Regulations, Bruxelles, 2023.

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83 TAPSCOTT DON, TAPSCOTT ALEX, Blockchain Revolution, New York, 2016.

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108 COUNCIL OF EUROPE, Blockchain Jurisdiction and Legal Implications, Strasbourg, 2022.

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113 WORLD ECONOMIC FORUM, Blockchain and International Regulatory Challenges, Davos, 2023.

114 OECD, Global Blockchain Policy Framework, Paris, 2022 ; DELOITTE, Blockchain and AI: The Future of Regulatory Compliance, rapport d’analyse, 2021.

115 MIT TECHNOLOGY REVIEW, Regulatory Sandboxes for Blockchain Innovation, 2022 ; FCA (Financial Conduct Authority), Sandbox Report: Supporting Innovation in Financial Services, Londres, 2021 ; MONETARY AUTHORITY OF SINGAPORE, Sandbox Framework for Fintech and Blockchain, Singapour, 2021.

116 EUROPEAN COMMISSION, MiCA: Markets in Crypto-Assets Regulation, Bruxelles, 2022 ; UNITED NATIONS, Global Framework for Blockchain Standards, New York, 2023.

117 UNCITRAL, Legal Guide on Smart Contracts and Blockchain, Genève, 2022 ; PRICEWATERHOUSECOOPERS (PwC), GDPR Compliance in Blockchain Technology, rapport d’étude, 2021 ; INSURTECH GLOBAL REPORTS, Data Protection and Blockchain in Insurance, 2022.

118 COUNCIL OF EUROPE, Decentralized Governance and Regulatory Challenges, Strasbourg, 2022 ; ARIZONA LEGISLATIVE COUNCIL, Smart Contracts Recognition Act, Arizona, 2020.

119 WORLD ECONOMIC FORUM, Global Standards for Blockchain and DeFi, Davos, 2023. ; BANK FOR INTERNATIONAL SETTLEMENTS, Blockchain and Cross-Border Regulatory Harmonization, 2022.

120 EUROPEAN PARLIAMENT, EU Digital Services Act and Blockchain, Bruxelles, 2023 ; OECD, Harmonizing AI and Blockchain Regulations Globally, Paris, 2022.

121 MALGIERI GIANCLAUDIO, Legal Challenges in Blockchain Harmonization, Journal of Digital Law, vol. 11, 2022 ; SCHMIDT GERALD, MÜLLER SOPHIE, Smart Contracts and Decentralized Legal Structures, European Business Law Review, vol. 29, 2021.

122 KAPLAN JERRY, Artificial Intelligence: What Everyone Needs to Know, Oxford, 2016 ; WERBACH KEVIN, The Blockchain and the New Architecture of Trust, Cambridge, 2018.

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