L’apport de l’intelligence artificielle dans le domaine de la lutte sécuritaire contre la criminalité transnationale organisée
The contribution of artificial intelligence in the field of the security fight against transnational organized crime

Prepared by the researche
- Mohamed Chaachoua,Doctorant à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Mohammedia,Université Hassan II Casablanca, Maroc
- Pr. Naima Aba,Professeur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Mohammedia,Université Hassan II Casablanca, Maroc
Democratic Arabic Center
Journal of Human Resources Development for Studies and Research : Twenty-Eighth Issue – April 2025
A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin
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Résumé
La criminalité transnationale organisée se développe et change de forme en continue. Elle couvre une large gamme d’activités illicites très lucratives. La puissance économique que certaines organisations criminelles transnationales accumulent se traduit en pouvoir politique qui prend dans certains cas l’Etat en otage et handicape le développement de la société. L’intelligence artificielle offre de larges possibilités pour les services d’application de la loi dans leur lutte contre cette forme de criminalité très dangereuse. Nous allons montrer comment la criminalité transnationale organisée constitue une menace grave pour la sécurité nationale et internationale, et comment l’intelligence artificielle peut servir la lutte contre ce phénomène d’un point de vue sécuritaire.
Abstract
Today, transnational organized crime is a real threat to the security of states and the stability of societies. This type of crime is constantly evolving and changing its forms according to the contexts, and it covers a wide range of highly profitable illegal activities. The economic power accumulated by some transnational criminal organizations translates into political power that can mortgage the state and hinder the progress of society. Artificial intelligence programs open up broad prospects for law enforcement agencies to combat this type of crime. We will show how transnational organized crime poses a serious threat to national and international security, and how artificial intelligence can serve the task of combating this phenomenon from a security perspective.
INTRODUCTION
Les activités de la criminalité transnationale organisée profitent de la mondialisation pour évoluer et se diversifier. Les marchés libres et les frontières ouvertes favorisent la mobilité des personnes, des biens et des capitaux. Les innovations technologiques bénéficient également aux organisations criminelles transnationales qui prospèrent à coût de corruption, d’intimidation et de violence impitoyable. Les pays dont les institutions sont faibles sont les plus touchés par ce phénomène, selon le Secrétaire général de l’organisation des Nations Unies (ONU) lors de sa présentation de la convention de Palerme (Annan, 2004). Mais même dans les régions où les Etas sont forts, la criminalité organisée peut trouver le terreau fertile pour prospérer. En témoigne le cas de l’Union Européenne et des Etats Unis d’Amérique où l’on ne recense pas moins de 821 organisations criminelles pour la première communauté par exemple (Europol, 2024) .
Selon le Global Organized Crime Index (Index, 2023), le Maroc occupe la 112ème place parmi 193 pays les plus affectés par le crime organisé à travers le monde. Sur le continent africain où ce phénomène reste très répandu, il occupe la 35èmeplace sur 54. Même s’il est classé sur ce plan dans la catégorie« faible criminalité » ; une veille stratégique dans le cadre d’une coopération régionale et internationale étroite s’impose dans ce domaine.
Depuis les années 1990, le crime organisé est considéré comme une menace majeure pour le système mondial (Strange, 1997). Aujourd’hui les réseaux criminels transnationaux s’adonnent presque à tous type de trafics illicites à fort profit financier. Ils cumulent un pouvoir financier tel qu’ils peuvent infiltrer toutes les sphères des pouvoirs étatiques et impacter l’écosystème mondial dans son ensemble. Le volume du crime organisé par rapport à la criminalité totale peut atteindre des proportions inquiétantes dans certaines régions, menaçant la sécurité de l’Etat et la stabilité de la société.
Dans cet article, nous essayons de situer la criminalité transnationale organisée dans le contexte mondial général et d’évoquer les possibilités offertes par l’intelligence artificielle pour prévenir et lutter contre ce type de criminalité dangereuse. Dans un premier point nous tenterons de mesurer l’ampleur de la criminalité organisée et les enjeux divers qui en découlent. Dans un second point nous explorerons certaines possibilités offertes par l’usage de l’IA pour assister les services d’applications de la loi dans leurs efforts de prévention et de répression de ce genre criminel. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est primordial d’éclaire ce que l’on entend par la criminalité transnationale organisée et de présenter les domaines d’activité les plus prisés par les acteurs criminels.
- La notion de la criminalité transnationale organisée
La cinquième Conférence des Nations Unies sur la lutte contre la criminalité et le traitement des délinquants tenue à Genève en (1975), a retenu la définition suivante du crime organisé : « le crime organisé comprend une activité criminelle complexe et à grande échelle menée par des groupes de personnes ayant un certain degré d’organisation et qui vise à créer de la richesse pour ses membres. Elle se fait au détriment de la société et de ses individus, et elle est souvent réalisée par négligence totale de la loi, et parfois liée à la corruption politique » (Saifi, 1999) .
Le Conseil de l’Union européenne définit la criminalité organisée depuis 1998 comme étant une « association structurée, de plus de deux personnes, établie dans le temps, et agissant de façon concertée en vue de commettre des infractions punissables d’une peine privative de liberté ou d’une mesure de sûreté privative de liberté d’un minimum d’au moins quatre ans ou d’une peine plus grave, que ces infractions constituent une fin en soi ou un moyen pour obtenir des avantages patrimoniaux et, le cas échéant, influencer indûment le fonctionnement d’autorités publiques » ( Conseil de l’Union européenne, 1998).
La Convention des Nation Unies contre la criminalité transnationale organisée et protocoles s’y rapportant, s’est intéressé à la dimension transnationale de la criminalité organisé et la définit dans son article 3comme étant l’œuvre de groupes criminels organisés, préparé ou ayant des conséquences au niveau de plus d’un Etat. Un groupe criminel organisé Selon l’article 2-a de ladite Convention est : « un groupe structuré de trois personnes ou plus existant depuis un certain temps et agissant de concert en vue de commettre une ou plusieurs infractions graves, ou infractions établies conformément à la présente Convention, pour en retirer un avantage financier ou un autre avantage matériel »[1].
Dans le domaine de lutte contre la criminalité, la visibilité intellectuelle est le premier pas vers l’action efficace (Gayraud & de Saint-Victor, 2012). Ainsi, pour faire simple et direct, la définition de la criminalité organisée transnationale à retenir pour cet article est la suivante : « la criminalité transnationale organisée serait des crimes consistants commis par des structures organisées stables dans le temps dont les actes préparatoires, l’exécution ou les incidences dépassent le cadre d’un seul Etat ». C’est une forme de criminalité grave centrée sur la recherche du profit financier et s’affranchit des frontières géographiques, linguistiques, culturelles de toute normes (UNODC, 2024).
- Evolution et domaines de la criminalité transnationale organisée
Historiquement, les bandes de la criminalité organisée s’activaient principalement dans les jeux de hasard, le racket, le trafic de drogue, la traite des femmes pour alimenter les marchés de la prostitution ; et la corruption de l’appareil de l’Etat à des fins économiques et politiques. Or la criminalité transnationale organisée n’est pas stagnante. Elle est en constante évolution et s’adapte aux exigences des marchés criminelles pour créer de nouvelle forme de délinquance (UNODC, 2024).A l’heure actuelle, l’éventail des activités relevant de la criminalité organisée s’est élargi pour englober pratiquement toutes les activités criminelles graves motivées par le profit.
La liste des activités les plus prisées par les organisations criminelles transnationale est longue. On y trouve la traite des êtres humains[2] ; le trafic des drogues ; le faux et usage de faux, le trafic des véhicules de luxe volés ; le trafic de ressources naturelles précieuses et le commerce illicite d’espèces sauvages, l’immigration clandestine, la contrebande, la vente de médicaments frauduleux, le trafic illicites d’armes à feu, d’armes nucléaires, biologiques et chimiques ; des déchets nucléaires et d’autres sortes d’activités commerciales et financières qui s’opèrent de manière illégale[3]. Les deux corolaires systématiques de ces activités sont la corruption et le blanchiment d’argent (Ministère de l’Europe et des affaires etrangères en France, 2019).
Depuis longtemps, le simplisme sociologique supposait que les classes dangereuses sont les classes laborieuses, selon l’expression de Louis Chevallier (Chevallier, 1984). Selon cette thèse, les bandes criminelles organisées étaient constitués principalement par des jeunes issus des classes sociales défavorisés rêvant d’une ascension sociale rapide. Cette « criminalité de la rue » dont le trouble social est directement perçu par les citoyens, était souvent la plus décriée (Gayraud & de Saint-Victor, Les nouvelles élites criminelles. Vers le crime organisé en col blanc, 2012).
L’observation a montré qu’aussi les « élites » peuvent s’impliquer dans la criminalité transnationale organisée. C’est une forme de délinquance sophistiquée, silencieuse ; agile et plus dangereuse. Cette criminalité des « cols blancs » selon l’expression du sociologue américain Edwin.S Sutherland,se cachent souvent derrière des façades légitimes centrées sur la recherche du profit et échappent le plus souvent au contrôle social. L’avènement de la société de consommation et la globalisation des échanges mondiaux ont favorisé la prolifération de cette forme de prédation financière (Alnuaimi, 2018).
La structure des entreprises criminelles a connu des mutations. Avant elle prenait l’allure de grandes organisations internationales avec des modèles opérationnels et des stratégies de survie étalés sur le long terme (INTERPOL, 2024). Elles étaient dirigées par des chefs puissants qui contrôlent des secteurs précis de la criminalité (INTERPOL, 2017).Aujourd’hui ces structures cèdent la place à des réseaux criminels souples et peu structurés qui réorientent leurs activités et changent de modèle économique au gré des perspectives offertes et de la rentabilité du marché (INTERPOL, 2017). Une autre tendance est enregistrée dans l’évolution des organisations criminelles transnationales. Elle se manifeste par la naissance d’alliances stratégiques entre les groupes terroristes ou les mouvements séparatistes et les organisations criminelles transnationale ; souvent avec les deux. Les frontières entre criminalité et idéologie ne sont plus aussi étanches comme dans le passé.
Bien que dans la réalité il serait difficile d’estimer avec précision le chiffre d’affaires en jeu dans le marché de la criminalité transnationale organisée, il est évident que des sommes astronomiques sont en circulation, tous types d’activité pris en compte (Charest, 2004).L’office des Nations Unies pour la drogue et le crime (UNODC) estime qu’en 2009 la criminalité transnationale organisée générerait 870 milliards de dollars par an ; soit 1,5 du PIB mondial et plus de six fois le manant à l’aide au développement officiel et 7% des exportations de marchandises mondiale (UNODC, 2024). Selon des estimations récentes de l’ONU), les produits d’activités criminelles blanchis chaque année représentent entre 2% et 5% du PIB mondial, soit 1.600 à 4.000 milliards de dollars (Weeks-Brown, 2018). Ces chiffres donnent un aperçu approximatif de l’ampleur que peut atteindre la criminalité transnationale organisée.
- AMPLEUR ET ENJEUX LIES A LA CRIMINALITE TRANSNATIONALE ORGANISEE
Les trafics liés à la criminalité transnationale organisée augmentent d’une façon exponentielle (Steiner, 2010). Ils atteignent des niveaux qui mettent en péril la gouvernance de l’Etat et la stabilité de la société dans son ensemble.
Les instances onusiennes intéressées par le phénomène de la criminalité transnationale organisée (UNODC, INTERPOL, UNICRI…) peinent à mesurer avec précision l’ampleur de ce phénomène. Les données portant sur le volume des profits encaissés dans le contexte de ce type de criminalité sont relativement anciennes. Pourtant elles peuvent nous donner une estimation approximative des flux financiers illicites en circulation et de l’ampleur des pouvoirs qu‘ils génèrent.
A titre d’exemple ; on estime le chiffre d’affaires annuelle lié au trafic de la drogue, l’un des domaines les plus lucratifs pour les organisations criminelles, à 320 milliards de dollars, tous types de drogues confondus (ONUDC, 2005). La valeur approximative des seuls marchés mondiaux de la cocaïne et des opiacés été estimé en 2009 respectivement à 85 et 68 milliards de dollars (ONUDC, 2011).
Le trafic international de drogue est souvent connecté à d’autres formes de criminalité organisée. L’économie illicite de la drogue en Amazonie par exemple exacerbe d’autres activités criminelles. Il s’agit de toute sorte d’exploitation illégale des forêts et des mines, de trafic d’espèces sauvages en voie de disparition, la traite des êtres humaine notamment les femmes et les enfants, et l’utilisation des mineurs dans les conflits armés (ONUDC, 2023).
La traite des êtres humains constitue la 3ème forme de trafic illicite sur le plan mondial après le trafic de drogues et des armes (Ministère des Affaires étrangère de France, 2013). Il englobe des activités comme le travail, le mariage, la mendicité ou la prostitution forcés, spécifiquement des garçons et des filles. Mais aussi le trafic d’organes, l’exploitation sexuelle des femmes et la gestation forcée. Chaque année environ 2,5 millions de personnes tombent dans les mains des trafiquants dont la majorité est constituée d’enfants et de femmes (Ministère des Affaires étrangère de France, 2013). La tranche d’âge la plus touchée par cette activité criminelle se situe entre 9 et 17 ans (ONU, 2020). Des estimations récentes de l’Organisation internationale du travail (OIT) laissent entendre que l’ampleur du problème est bien plus importante (OIT, 2012). Le trafic des êtres humains génère des profits d’environ 32 milliards de dollars par an selon le bureau international du travail (BIT, 2005).
En Europe, on estime que la traite des enfants et des femmes à des fins d’exploitation sexuelle touche presque 140 000 personnes, avec un flux annuel de victimes estimé à 70 000, et un profit qui atteint les 3 milliards de dollars par an (ONUDC, 2010).
En 2016 plus de 59% des victimes de la traite d’êtres humains l’étaient pour l’exploitation sexuelle, suivi des victimes du travail forcé avec33% ; même si ces chiffres demeurent approximatifs vu les lacunes de connaissance qui persistent dans ce domaine (UNODC, 2018).
Au Maroc et en l’absence de données statistiques précises, il est difficile de mesurer exactement l’ampleur de ce phénomène. Reste à signaler que des efforts soutenus sont engagés par le gouvernement marocain pour la lutte et la prévention de la traite des êtres humains[4].
Le trafic des migrants consiste au déplacement irrégulier des personnes d’un pays à un autre par des réseaux criminels qui contrôlent les circuits migratoires. Le transport des migrants se fait moyennant des sommes d’argent que le candidat à la migration ne peut pas toujours se procurer. Il se trouve obligé de payer « en nature » sous forme de travail forcé, notamment sexuel. Le traitement qui est réservé à cette catégorie de victimes viole les droits humains les plus élémentaires et bafouent littéralement leur dignité. C’est un trafic très juteux. En 2009 on estime à quelque 6,6 milliards de dollars les bénéfices générés par le trafic de 3 millions de migrants d’Amérique latine vers l’Amérique du nord (ONUDC, 2010). En 2008, 55.000 migrants avaient été passés clandestinement d’Afrique vers l’Europe pour un montant de 150 millions de dollars (ONUDC, 2010).Les autres domaines d’activité de la criminalité organisée comme le commerce illicite d’arme à feu et le trafic des ressources naturelles et d’espèces sauvages rapportent également des sommes énormes d’argent. On estime en 2009 les sommes encaissées pour le trafic illicite d’armes à feu entre 170 et 320 millions de dollars par an; pour le trafic illicite de bois en Asie du Sud-est 3,5 milliards de dollars par an ; 75 millions de dollars pour le trafic d’ivoire d’éléphant , de cornes de rhinocéros et de partie de corps exportables vers les marchés étrangers, et 1,5 milliards de dollars pour le commerce illégal de produits pharmaceutiques depuis l’Asie vers l’Asie du Sud-est et l’Afrique (ONUDC, 2010).
Les énormes sommes d’argent en circulation peuvent compromettre les économies légales et produisent un impact direct sur la gouvernance des Etats, notamment par la corruption et « l’achat » d’élections (UNODC, 2024).Les ressources financières générées par la drogue et le blanchiment d’argent peuvent modifier les relations entre les groupes de crime organisé transnational et l’Etat, en faveur des premiers (Friman, 2001). Des enjeux majeurs découlent de cette situation.
- Enjeux divers liées à la criminalité transnationale organisée
La gravité de la criminalité transnationale vient du fait qu’elle couvre une large gamme de crimes graves souvent connectés les uns aux autres, avec des incidences majeures sur la sécurité nationale et internationale, les sociétés et les économies concernées, tout en portant des atteintes graves aux droits de l’homme (Revue de police marociane, 2020).La richesse créée par les groupes criminels transnationaux leur donne un pouvoir tellement puissant qu’ils peuvent menacer l’appareil étatique lui-même.
Quand une organisation criminelle arrive à s’installer dans la durée, elle nuit à la gouvernance politique ; sape la structure étatique et pénalise les efforts de développement sociaux économiques dans l’espace vital de son activité.
Le danger de cette forme de criminalité et qu’il gangrène, à l’instar des cartels de drogue, la structure de l’Etat de l’intérieur et la rend captive à des structures criminelles silencieuses qui font système elles-mêmes et commencent à œuvrer en concurrence ou en collaboration forcée avec les instances officielles. Cette situation risque de neutraliser la structure étatique de l’intérieure (Gayraud & de Saint-Victor, Les nouvelles élites criminelles. Vers le crime organisé en col blanc, 2012). L’érosion de l’autorité de l’Etat en tant qu’institution souveraine face au crime transnational est constatable à travers un nombre non négligeable d’exemples sur la scène internationale (Gayraud & de Saint-Victor, Les nouvelles élites criminelles. Vers le crime organisé en col blanc, 2012) .
Pour protéger leurs intérêts, les groupes criminels organisés recourent à la corruption de masse et à l’infiltration des cercles de pouvoirs et des organismes économiques et sécuritaires. Les instances politiques, sécuritaires et judiciaires sont les plus visées. La justice est entravée et l’état de droit est fragilisé.
La lutte contre la criminalité organisée occasionne des coûts supplémentaires qui réduisent le financement des projets d’équipements et de modernisation des services de sécurité nationaux. Le pouvoir financier détenu par les cartels de drogues leurs ouvre la voie pour s’adonner, dans une boucle de rétroaction, à une large gamme d’activités criminelles aux conséquences très dangereuses, sur la santé publique, l’environnement, les droits de l’homme, la démocratie et la stabilité mondiale.
Au Sahel, les cartels de la drogue profitent de la porosité des frontières et de la défaillance de certains Etats de la région pour s’imposer comme acteurs politiques et économiques. Ils financent les conflits armés insurrectionnels non-étatiques. Leur alliance avec les organisations terroristes locales exacerbe l’insécurité dans la région et accentue les violations des droits de l’homme et le dérèglement des réformes politiques et des efforts de développements économique (ONUDC, 2023).
Durant les années 1980 les questions relatives au rôle du trafic de stupéfiants dans le financement des activités terroristes ont attiré l’attention sur les connexions entre les organisations criminelles et les réseaux terroristes (GRAICHES, 2022). Le trafic illicite de la drogue, du diamant et des personnes constituent désormais les principales sources de financement du terrorisme (Shelley, 2019). Quand ils ne s’adonnent pas eux mêmes au crime, les terroristes pactisent avec des organisations criminelles selon une logique de gagnant-gagnant (Alnuaimi, 2018).
La fusion entre le savoir-faire criminel et la justification idéologique offerte par les organisations terroristes donnent naissance à des structures hybrides dotées de force redoutable qui devient source de déstabilisation pour l’Etat et la société. Cette hybridation entre le crime organisé et le terrorisme, constatée par les enquêtes sur le terrain, constitue aujourd’hui l’un des facteurs majeurs d’instabilité régionale et mondiale[5].
Sur le plan social, la diffusion de la peur et de la violence est l’un des mécanismes de fonctionnement privilégiés dans le domaine de la criminalité organisée. A partir d’une certaine taille, les organisations criminelles commencent à peser lourdement sur le fonctionnement normal de la société. Le tissu social risque de se désintégrer à cause du climat de peur et d’instabilité sécuritaire liée à la violence et les agissements brutaux des réseaux criminels.
Les pertes en vies humaines et les infirmités qui résultent des violences armées entres les organisations criminelles conjuguées aux problèmes de santé publique liés à la circulation massive de drogues, notamment parmi les jeunes, portent également de graves atteintes à la vitalité de la société. Les ressources nécessaires à la mise en œuvre des programmes des développements sociaux- économiques sont affectées. Le chômage des jeunes faciliterait aussi leur versement dans le monde de la criminalité et dans celui des entreprises extrémistes.
Les inégalités sociales se trouvent accentuées du fait que les mécanismes de promotion économique et sociale deviennent faussés. L’addiction aux drogues sous toutes ses formes condamne des milliers de jeunes chaque année, ce qui constitue des pertes immenses sur les plans humains ; économiques et sociaux. Les coûts exorbitants de prise en charge des victimes et les capacités d’accueil limitées des centres d’addictologie laissent des centaines de jeunes à leur propre sort. Ils vont ainsi alimenter les marchées de la criminalité, notamment la traite des êtres humains, le trafic des migrants, et le commerce des organes. Les drames sociaux qui en résultent sont souvent indescriptibles. Les coûts de réparations dépasseraient de loin ceux de la prévention ; comme le laisse entendre la sagesse humaine.
A défaut de moyens adéquats et de ressources suffisantes, les services de sécurité peuvent se retrouvés dépassés par l’ampleur du phénomène.
- APPORT DE L’IA DANS LA LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE ORGANISEE
La technologie a permis aux organisations criminelles d’élargir leurs champs d’activité en profitant de l’anonymat et de la rapidité qu’offrent les solutions techniques disponibles aujourd’hui. Elle leur a permis aussi de renforcer les moyens de contrôle et d’exploitations de leurs victimes (ICAT, 2019). Le recrutement des victimes de la traite des êtres humain via internet occupe désormais un part important parmi les moyens utilisé par ces organisations criminelles (Rij & Ruth, 2020). La communication et la coordination entre les réseaux criminels sont également facilitées. Les payements dans le cadre des transactions illicites sont devenus plus rapides et anonymes (Sebag, 2020).
Les organisations criminelles transnationales utilisent la technologie de l’IA pour commettre des crimes plus complexes, à des distances plus loin et sans risques physiques pour ses membres (ISS Today, 2023). Elles font usage de l’IA comme le font les entreprises commerciales pour la gestion des chaînes d’approvisionnement, l’évaluation et l’atténuation des risques ; l’exploration des données et la résolution de problèmes (ISS Today, 2023). Elles se servent aussi des drones pour des missions de surveillance et de reconnaissance. Les imageries satellitaires qui offrent des données précises et quasiment en temps réel permettent aux criminels de contrôler les itinéraires de contrebande (ISS Today, 2023).En Mexique par exemple, les cartels de drogue sont réputés pour se servir des drones d’attaque autonome contrôlée par l’IA pour coordonner des attaques contre des cibles humaines ou des infrastructures (Cid, 2022).
Le Secrétaire général de l’ONU, lors de sa présentation de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organsinée, a incité les forces civilisées à exploiter les possibilités offertes par la mondialisation pour défendre les droits de l’homme et vaincre les forces du crime ; de la corruption et de la traite d’êtres humains (Annan, 2004)
Dans ce sens, l’IA offre de larges possibilités aux services de sécurité dans leurs efforts de prévention et de lutte contre la prise de force continue par les organisations criminelles. Les technologies de l’IA comme l’apprentissage automatique, le traitement du langage naturel et l’exploration des textes et des images, peuvent être utilisées dans le cadre de multiples missions à caractère sécuritaire. Les opérations de collecte et l’analyse des informations pertinentes nécessaires à la compréhension de ce phénomène criminel, à l’identification des personnes impliquées et au démantèlement de leurs structures sont désormais soutenues par les applications de cette technologie. Dans certaine mesure, l’IA modifie les approches de travail des services d’application de la loi et renforce leurs compétences en matière de lutte efficace contre la criminalité transnationale, selon une optique proactive et centrée sur les données.
- Une approche sécuritaire centrée sur les données
L’internet est devenu un moyen et un terrain d’activité privilégié pour les organisations criminelles transnationales. Que ce soit pour recruter, commercer, contrôler ou attaquer, chaque opération sur internet produit des traces numériques sous forme de données exploitables par les services de sécurité (Sebag, 2020). Partant de ce constat, les services d’application de la loi s’appuient de plus en plus sur une approche de travail basée sur l’analyse des données dite« Data-driven Approch ». C’est une approche de lutte contre la criminalité située à l’intersection de la technologie et des données.
L’exploitation de volumes massifs de données issues de sources disparates pour en extraire les renseignements pertinents n’est pas une opération facile (M.I Pramanik et al, 2017). Ces données appelées « Big data »sont immenses et variées. Elles se prolifèrent d’une manière exponentielle et se caractérisent par leur vélocité. Par conséquent, elles ne peuvent être analysées que par des systèmes puissants d’intelligence artificielle (Ferguson, 2017). Cette technologie offre désormais la possibilité d’effectuer des analyses avancées des données[6]. Elle permet aux services de sécurité de détecter et d’interpréter les modèles opérationnels ou comportementaux latents dans les mondes criminels, et d’y établir des corrélations ou des connexions invisibles ou indétectables par le cerveau humain (Sabo, 2019).
Généralement ; les applications de l’intelligence artificielle mobilisées dans le domaine de la lutte contre la criminalité transnationale organisée permettent l’analyse des textes et des paroles et l’exploration automatique des données non structurées issues de sources diverses. Elles parcourent des supports très riches en données comme les images, les vidéos ; les données téléphoniques, les positions géographiques, et toute information pertinente (DeepDive, 2020). Les algorithmes qui animent ces outils sont conçus pour explorer des catégories spécifiques d’informations fixées d’avance par les services de sécurité (Mayank & Szekely, 2018).Ces outils transforment les méthodes de travail des services en question et augmentent l’efficacité, la rapidité et la qualité des opérations de traitement de données, ce qui revient à créer de la valeur à partir des données collectées (Symon & Tarapore, 2015).
Dans ce contexte, le traitement des données collectées devient profond, rapide et étalé sur une échelle très large. Ses résultats sont présentés sous formes d’outils visuels exploitables de manière intuitives. Les décisions ainsi prises sont améliorées et gagent en clarté et en précision (Annunziata, 2019). Les applications de l’IA dans le domaine de la lutte contre la criminalité permettent d’effectuer aussi des visualisations et des simulations de scénarios ; de réaliser des études et d’établir des prévisions portant l’évolution des tendances criminelles.
Les analyses prédictives rendues possibles par la technologie de l’IA ont permis par exemple le démantèlement de réseau de braconnage dans la réserve de Grumeti en Tanzanie (Earthranger).La lutte contre l’exportation illégale des mines dans certains pays africains est également favorisée par ce genre de solution[7].
Ces systèmes sont de plus en plus utilisés par les services de sécurité. Par exemple plus de 30 services de sécurité à travers le monde utilisent désormais des logiciels de lutte contre la traite des êtres humains. Un autre logiciel qui est actuellement utilisé par plus de 786 agences d’application de la loi à travers les Etas-Unies d’Amérique a permis l’identification d’environ 6300 victimes de trafic sexuel dans ce pays (Fox, 2017).
Les applications de l’IA permettent également d’établir des connexions entre les capteurs de caméras implantées dans les espaces publiques et les bases de données détenues par les services de sécurité pour repérer les véhicules suspects ou volés, ou identifier les personnes recherchées par la reconnaissance faciale en temps réel. Les systèmes de traitement du langage naturel (TLN) permettent de connaitre ou d’identifier des personnes en fonction de leur voix, de résumer de gros volumes de texte et d’évaluer le sentiment ou l’intention d’un texte ou d’un discours[8].
- La traque des flux financiers illégaux
Les organisations criminelles transnationales s‘appuient davantage sur les innovations technologiques pour faciliter leurs activités criminelles et en sécuriser les produis financiers. Elles font recours aux blockchains et au Dark web pour sécuriser et anonymiser leurs communications et leurs transactions financières effectuées souvent en monnaie cryptée qui s’affranchit des frontières politiques et géographiques.
Le blanchiment d’argent[9] et le financement du terrorisme sont deux activités majeures liées à la criminalité transnationale organsinée favorisées par les nouvelles technologies. A côté des pratiques traditionnelles destinées à lutter contre ces deux activités[10], l’intelligence artificielle peut être d’un apport considérable pour les services d’application de la loi en matière d’enquêtes financières sur les flux illicites de fonds et d’avoir. S’attaquer aux fruits financiers de la criminalité organisée par la confiscation ou le gel constitue un moyen efficace pour désorganiser les réseaux criminels ; détruire leurs modèles économiques et réduire leur influence (INTERPOL, Stratégie mondiale delutte contre la criminalité organisée et les nouvelles formes de criminalité, 2017). L’IA permet aussi de prévenir et atténuer les risques liés à la criminalité organisée sur une échelle que les approches traditionnelles de lutte contre les cybercrimes financiers ne permettent pas d’atteindre (OCDE, 2024). Les prévisions des évolutions criminelles et des risques qui en découlent sont aussi améliorées par cette technologie.
- Le renforcement de la proactivité des services de sécurité
Dans le contexte de la lutte contre la criminalité organisée, une nouvelle approche sécuritaire basée sur la collecte et l’analyse des données est favorisée aujourd’hui par les possibilités offertes par l’IA. Cette technologie permet l’exploration des supports les plus divers pour en extraire les informations pertinentes. Ses applications permettent aussi de dégager les liens cachés entre les différents types de criminalité transnationale et de mettre en évidence les rôles de facilitation réciproque entre secteurs et acteurs criminels transnationaux. Une compréhension éclairée des stratégies criminelles éployées par les organisations transnationales permet de mieux orienter les actions répressives et de les concentrer sur les axes de lutte les prioritaires.
L’IA sert comme moyen de rationaliser la gestion et le déploiement les ressources limitées des services de sécurité. L’automatisation des processus de collecte et de traitement de données permet de gagner en termes de célérité et d’efficacité. Le temps et les effectifs gagnés seront mis au profit d’une approche proactive fondée sur la compréhension approfondie des activités criminelles organisées et la visibilité des connexions qu’elles peuvent avoir avec d‘autre type de criminalité comme le terrorisme par exemple. Une compréhension améliorée de ces phénomènes dans leur globalité aide à multiplier les actions de lutte les ciblant (Ferguson, 2017). Elle permet aussi d’intervenir là où les actions des services de sécurité auront plus d’impact sur la stabilité et la sécurité globale.
Finalement, une connaissance plus fine des routes de trafic de drogue, des astuces de dissimulation et de transport de marchandises prohibées ; des cartes géographiques et temporels des trafics ; des refuges sûrs des bandits et des liaisons nouées entre eux, favorise la coordination d’opérations ciblées au niveau de plusieurs pays. Ce genre d’opérations, et au-delà de leur valeur symbolique, portent souvent des coups décisifs aux structures criminelles visées.
A signaler que l’usage de la technologie de l’IA présente certaines limites. L’IA dépend de volumes très grands de données qui doivent être de haute qualité. Le risque que les données utilisées par les services de sécurité comportent des lacunes ou soient biaisées ou empoisonnées par les organisations criminelles est potentiel. Un renforcement de la coopération internationale dans ce domaine aiderait à mieux gérer ces risques.
Conclusion
Pour conclure, il faut signaler que dans domaine de la lutte contre la criminalité en général, et même en présence de système superpuissants d’intelligence artificielles, l’intelligence et la coopération entre humains seront toujours nécessaires (Bracket Capital, 2019). C’est dans ce sens que l’organisation des Nations Unies a décidé de proclamer le 15 novembre Journée internationale de la prévention de toutes les formes de criminalité transnationale organisée et de la lutte contre ce fléau. L’objectif de cette proclamation est double : sensibiliser aux menaces que représentent les formes de criminalité transnationale organisée et renforcer la coopération internationale à cet égard. Notamment dans sa dimension technique mentionnée par l’article 30 de la convention de Palerme.
Dans ce sens, Les actions suivantes peuvent être prises :
- Assurer un partage de savoir, de compétence et des bonnes pratiques en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée.
- Prévoir des aides financiers adéquats aux pays les plus pénalisés par la criminalité transnationale, notamment en matière de lutte contre le trafic de la drogue et le trafic des migrants.
- Renforcer la formation continue des agents de l’application de la loi et leur assurer un accès facile et responsable aux nouveaux outils de l’IA exploitable dans le domaine de la lutte contre la criminalité dangereuse.
Bibliographie
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[1] Dite aussi Convention de Palerme , signée en décembre 2000 à l’Assemblé Générale des Nations Unies.
[2]Selon l’article 3 –a du protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes , en particulier des femmes et des enfants, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée : « l’expression « traite des personnes » désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement l’accueil de personnes, par la menace de recours u le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement , fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentementd’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes ». L’alinéa c du même article précise que : « Le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil d’un enfant aux fins d’exploitation sont considérés comme une « traite des personnes » même s’ils ne font appel à aucun moyens énoncé à l’alinéa a du même article ».
[3] On peut citer à titre d’exemple le trafic illégal des races animaux ; de l’antiquité ; des produits radioactives ou nucléaires, le trafic de la devise ; et autres….
[4] Le Maroc a adopté à plusieurs textes législatifs internationaux destinés à la lutte contre la traite des êtres humains, notamment le Protocol de Palerme, ratifié en 2011. Également le parlement marocain a adopté en 2016 la loi N°27-14 sur la lutte contre la traite des êtres humains à l‘échèle national et international. Ce même texte institue une commission interministérielle de coordination des mesures dédiées à la prévention et la lutte contre la traite des êtres humains au Maroc. Les instances judicaires et sécuritaires sont très dynamiques sur le plan de la prévention et de lutte contre ce genre d’activité criminelle.
[5] La Résolution 1373 du Conseil de sécurité note qu’il existe des liens étroits entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, le trafic illicite de stupéfiants, le blanchiment d’argent, le trafic d’armes ainsi que d’autres formes graves de la criminalité internationale comme le trafic illicite e matière nucléaire. Voir : la Résolution 1373 du Conseil de sécurité de l’ONU : S/RES/1373 (2001).
[6]L’analyse avancée s’était développée dans le domaine du commerce et du marketing. Elle se défini comme étant : « l’examen automatique ou semi-automatique de données ou de contenus par l’usage detechniques et outils sophistiqués… pour découvrir des idées profondes, établir des prédictions, ou élaborer des recommandations » ; voir :Gartner, quoted in: Jeremy Rose et al., “The Advanced Analytics Jumpstart: Definition, Process Model, Best Practices,” Journal of Information Systems and Technology Management 14, no. 3 (September/December 2017), sur :[https://doi.org/10.4301/s1807-17752017000300003].
[7]l’Africa Regional Data Cube est Un système d’IA qui superpose 17 années d’imagerie satellitaire et de données d’observation de la terre pour cinq pays africains (Kenya, Sénégal, Sierra Leone, Tanzanie et le Ghana).
[8] Pour plus d’informations sur le TLN, voir : https://www.ibm.com/fr-fr/topics/natural-language-processing.
[9] Le blanchiment d’argent est le processus par lequel des sommes d’argents issus d’agissements criminels sont intégrées dans le circuit financier légal.
[10] Le Groupe d’action financière (GAFI) a identifiées plusieurs pratiques pour minimiser le risque du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme (BC/FT) : Il s’agit par exemple de l’exigence d’un agrément ou l’inscription à un registre pour exercer des professions liées aux actifs virtuels (SPAV); leur soumission à la loi anti-blanchiment ; et le respect de l’obligation de vigilance vis-à- vis de la clientèle , notamment l’identification et la vérification des identités des traders de cryptomonnaies. Voir : Youssef MOATADI ,l’intelligence artificielle et la lutte contre les crimes financiers en relation avec les cryptomonnaies, p11.