Research studies

Les difficultés rencontrées lors de l’apprentissage d’une langue étrangère à des fins communicatives

The difficulties encountered at the learning a foreign language for for communicative purposes

 

Prepared by the researche :   Mhamed ABDELMOUNA – Doctorant – Laboratoire de Recherches : Langue, Littérature, Imaginaire et Esthétique – Faculté des Lettres et des Sciences Humaines – Sais-Fès – Université Sidi Mohamed Ben Abdellah.

Received: 06/11/2023 Accepted: 18/03/2024

Democratic Arabic Center

Journal of Social Sciences : Thirty-first Issue – March 2024

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN 2568-6739
Journal of Social Sciences

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Résumé

L’apprentissage d’une langue étrangère à des fins communicatives est une approche axée sur la capacité de communiquer efficacement dans une langue étrangère. Plutôt que de se concentrer uniquement sur la grammaire et le vocabulaire, cette méthode met l’accent sur l’acquisition des compétences linguistiques pratiques nécessaires pour interagir avec des locuteurs natifs de cette langue. Cette approche s’appuie sur la pratique de la langue dans des contextes réels, en mettant l’accent sur l’adoption d’aptitudes de communication orale, écrite et interculturelle. Cette approche encourage les apprenants à développer leurs compétences linguistiques, en mettant l’accent sur la compréhension et la production de discours cohérents. L’apprentissage d’une langue étrangère à des fins communicatives peut être amélioré par l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) qui offrent un large éventail d’outils et de ressources qui peuvent faciliter et enrichir l’expérience d’apprentissage des langues étrangères.

Abstract

Learning a foreign language for communicative purposes is an approach that focuses on the ability to communicate effectively in a foreign language. Rather than focusing solely on grammar and vocabulary, this method emphasizes the acquisition of the practical language skills needed to interact with native speakers of that language. This approach puts the importance on practicing the language in real-life contexts, focusing on the adoption of oral, written and intercultural communication skills. This approach encourages learners to develop their language skills, with the value on understanding and producing coherent discourse. Learning a foreign language for communicative purposes can be enhanced by the use of Information and Communication Technologies (ICT), which offer a wide range of tools and resources that can facilitate and enrich the foreign language learning experience.

Introduction :

L’apprentissage des langues s’impose comme une nécessité incontestable pour les divers besoins de la communication, A ce titre, la communication est examinée étymologiquement du « latin communicare, qui signifie «mettre en commun». (Ben Harb, 2020, p. 9) C’est un processus d’échange entre deux ou plusieurs individus afin de transmettre des informations et des connaissances. De ce fait, « la science de la communication cherche à comprendre la production, le traitement et les effets des symboles et des systèmes de signes par des théories analysables, contenant des généralisations légitimes permettant d’expliquer les phénomènes associés à la production, aux traitements et aux effets » (Ibid, p. 9).

En fait, dans ce petit monde réel mais dominé par la réalité virtuelle la communication prend une place primordiale dans la réalisation des échanges nécessaires en tous les domaines vitales, entre autres, politiques, diplomatique, commerciaux, interculturels, éducatifs et sociaux. « L’acquisition du langage est l’un des domaines les plus fondamentaux de la cognition humaine et depuis toujours un objet de réflexion dans l’histoire des sciences » (Kail Michèle, 2008, p. 7). En effet, les apprenants d’une langue étrangère en toutes les catégories, (Nouveaux bacheliers, fonctionnaires ou ceux inscrits après un certains éloignement), sont conviés impérieusement à améliorer leurs compétences communicatives pour les divers besoins de se développer. Ainsi les programmes universitaires sont aussi concernés par cette question méliorative qui touche toutes les dimensions du développement humain. Par ailleurs les interactions sociales dans les salles d’études universitaires révèlent une majorité d’étudiants, particulièrement en filière d’études française, souffrant des différentes difficultés communicatives non seulement en oral, mais aussi en écrit, par des degrés divers , et qu’ils ne puissent pas surmonter l’hiatus intelligible situant entre l’apprentissage de savoirs d’une langue étrangère et l’acquisition de cette même langue à des fins communicatives, malgré qu’un nombre important parmi eux ont un parcours universitaire performatif. Pour le but d’aborder cette question pressante, plusieurs études sont consacrées, entre autres, l’approche neurolinguistique est une « Approche pédagogique d’enseignement /apprentissage qui privilégie l’habilité à communiquer à la fois à l’oral et à l’écrit » (wikipedia). Cela dit, que le Pouvoir de s’exprimer clairement et correctement à l’oral et à l’écrit est crucial pour communiquer avec succès. Cela inclut l’acquisition de compétences telles que la prononciation correcte, la fluidité, la pertinence du vocabulaire et de la grammaire, ainsi que la capacité à structurer des phrases et des discours cohérents.

Dans cet article, nous essaierons de dégager quelques problèmes d’apprentissage d’une langue étrangère à des fins communicatives dans une visée académique qui s’oriente surtout vers un système universitaire concerné par l’amélioration de la qualité de l’enseignement/apprentissage du FLE à des fins communicatives. Ce travail académique va être charpenté en deux axes principaux dans un enchainement théorique visant le traitement des conceptions fondamentales suivantes: la notion de la langue et d’apprentissage/enseignement et celle de l’approche neurolinguistique afin de savoir les facteurs et les conséquences des difficultés de la communication en FLE (Français langue étrangère) chez les étudiants filière Études françaises aux universités marocaines et Comment résoudre ces types de troubles communicatifs? Comment puisse-t-on changer les modes d’enseignements marocains pour remédier à cette situation? Est-ce qu’on doit peut-être admettre une méthode successive qu’implique la compétence implicite dans les choix d’enseignement précoce, et la compétence explicite dans les enseignements ultérieurs, ou il vaut mieux opter pour une méthode d’enseignement simultanée dans tous les niveaux scolaires pour l’acquisition équilibrée de ces deux grammaires ?

En effet, et Afin de répondre à ces questions problématiques, nous allons suggérer quelques hypothèses :

-Les difficultés d’acquisition du FLE à des fins communicatives sont liées principalement aux conditions de la dominance de la langue native, l’écart typologique entre cette dernière et la langue apprise, les conditions psychiques et les conditions stratégiques d’enseignement.

-L’ANL permet l’amélioration de l’apprentissage de l’oral en augmentant les activités interactives et en consacrant d’avantage d’horaire et d’avantage des tâches communicationnelles spontanées.

-TIC dans l’apprentissage des langues étrangères à des fins communicatives permet de diversifier les méthodes pédagogiques, de rendre l’apprentissage.

I – Regards sur la langue étrangère à des fins communicatives

  • La langue comme produit social

Dans ses lettres au Marquis de Newcastle (23novembre 1946), René Descartes mentionne que «Or, il est ce me semble, fort remarquable que la parole ainsi définie ne convient qu’a l’homme seul […]il ne s’est toutefois jamais trouvé aucune bête si parfaite, qu’elle ait usé de quelque signe, pour faire entendre à d’autres animaux quelque chose qui n’eut point à ses passions ; et il n’y a point d’homme si imparfait qu’il n’en use ; en sorte que ceux qui sont sourds et muets, inventent des signes particulier, par lesquels ils expriment leurs pensées» (Descartes, 2002, p. 18), il considère la langue comme un outil qui exprime notre pensé et que cette faculté humaine, liée à l’esprit, distingue l’homme de l’animal. En outre, selon Aristote « L’homme est un animal politique par nature » (GÜREMEN, 2013, p. 10), c’est un être social régi par des lois, des conventions et des coutumes, et c’est à l’aide de la langue qu’il puisse établir des relations sociales avec autrui. De plus, et depuis des siècles, les conceptions du linguiste suédois Ferdinand de Saussure émergent, il dénote que « c’est à la fois un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptée par le corps social pour permettre l’exercice de cette faculté chez les individus » (Saussure, 1971, p. 25), pour lui, la langue est un fait social inné et un exercice permettant l’ échanges entre les individus par leurs propres performances langagières, en animant par son pratique, les relations entre les membres de la société par l’intermédiaire de la compétence communicative. Cet instrument social est la fonction la plus essentielle de la langue selon les propos d’André martinet «La fonction essentielle, écrit Martinet de cet instrument qu’est une langue est celle de communication : le français, par exemple, est avant tout l’outil qui permet aux gens “de langue française” d’entrer en rapport les uns avec les autres» (cairn). Martinet souligne que la pensée est une activité mentale qui s’exprime et qui s’encadre par la langue. Ceci dit que l’homme emploie souvent sa langue pour s’exprimer, c’est une fonction qu’on coïncide dans les ouvrages littéraires, la poésie, les discours oratoires. Dans ce même stade du fonctionnement de la langue, l’anthropologue Dell Hymes restreint cette notion dans l’utilisation pragmatique de la langue par le « langage en acte, verbal et non verbal» (Brigitte & Noyer p8), dont il explique clairement, comment le contenu de nos échanges culturels et interculturels est, certes influencé par la relation humaine. Ces réflexions linguistiques conclurent que la communication est une structure langagière qui occupe la fonction la plus centrale de la langue afin de dynamiser les rapports interpersonnels et interculturels au sein et en dehors des sociétés.

À travers cette étude, nous focalisons sur l’acquisition de la compétence de la communication orale, mais avant tout nous devrons examiner par quelques mots, les formes de la communication. D’abord, nous avons la communication verbale face à non verbal. Ensuite, la communication écrite face à celle orale. De surcroit, la communication verbale se réalise par la construction des phrases soit oralement ou par écrit alors que le non verbal se construit par le truchement des gestes du corps, des regards, des signes et des mimique « car à coté de la culture par mot il y a la culture par geste» (KRISTEVA, 1968, p. 48). Cette illustration met en évidence l’alliance épistémologique qu’associent le corps et l’esprit et qui représentent toute une culture linguistique. De plus, nous considérons que l’oralité est une qualité linguistique très présente dans tous les dimensions de l’existence humaine, cependant, l’écrit est justement inventé environs de « 3400-3300 avant JC » (Buitekant). La communication orale, remplit une fonction sociale en grande partie d’extériorisation, « elle fait entendre collectivement et globalement, le discours que cette société tient sur elle-même » (Zumthor, 2008, p. 169)16. Dans cette optique, il y a lieu de croire que la communication orale dresse aux individus leurs caractères identitaires, c’est une compétence interne qui se forge et s’apprend à l’intérieur des interactions sociales est qui se pratique, majoritairement, encore dans les interactions sociales.

De ce fait, la langue à des fins communicatives constitue le centre d’intérêt de notre modeste étude mais plutôt dans un cadre didactique. Par là nous prendrons une tournure décisive vers la place de la communication et de l’oral dans la didactique des langues. Par ailleurs, l’objet de la didactique des langues est souligné par René Richard. « La didactique du français langue maternelle (FLM) ou langue étrangère (FLE) n’a pour objet que ces trois termes : Enseigner Apprendre. Le Français » (Richterich). Par cette détermination nous pouvons limiter l’objectif de la didactique des langues dans une sorte d’interaction de ces trois éléments : La langue cible d’acquisition, l’enseignement adéquat et par la fin l’apprentissage réussi.

 Nous passons donc à la définition de l’oral en didactique des langues étrangères, c’est « le domaine de l’enseignement des langues qui comporte l’enseignement de la spécificité de la langue orale et son apprentissage aux moyens d’activités d’écoute et de production » (JEAN PIERRE, 2008, p. 156). Alors que la communication dans ce même angle didactique est : « la possibilité pour tout locuteur d’une langue donnée de produire, de reconnaître et d’interpréter une infinité de phrases inédites conformés aux règles de cette langue» (Pougeoise, 1996, p. 108). Nous déduisons donc que la didactique de l’oral vise à améliorer les performances orales des apprenants à travers les activités d’écoute et de la production orale dans le but de réaliser la bonne prononciation, intonation, l’enrichissement du vocabulaire pour renforcer la confiance et la compétence des apprenants dans leur utilisation de la langue. Cependant, la communication est une compétence qui porte sur la confection des phrases, des énoncés et des liens inters phrastiques lors d’échanges dans les situations de la communication pendant l’incarnation des dialogues imaginaires ou pendant les interactions authentiques et concrètes dans les salles d’études.

2L’apprentissage du FLE dans les universités marocaines ;

En réalité, le statut du FLE au Maroc est presque similaire à celui des autres pays maghrébins. Selon le rapport commandité par l’agence universitaire de la Francophonie « les trois pays du Maghreb ont en commun des liens historiques culturels et linguistiques bien évidents. En plus de la langue Arabe (Langue fédératrice), il se partage, à des degrés plus ou moins variées, l’usage du Français, comme répertoire de communication et comme marqueur social» (Latifa Kadi-Ksouri, 2016 p. 14). Par conséquent, au Maroc comme d’atre Pas maghrébins la langue française couvre plusieurs secteurs fondamentaux « L’administration, les sphères socio-Economiques, la presse (écrite, audiovisuelle, électronique), les biens culturels (littérature, cinéma, art), les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’espace public, l’espace familial etc… » (Ibid,p. 14). Donc il convient d’affirmer ou plutôt d’attribuer à la langue française la dénomination de la langue seconde au Maroc, une attribution où interviennent plusieurs facteurs sociolinguistiques liés principalement aux relations historiques, géographiques, coloniales, interculturelles, et commerciales.

En ce concerne notre approche, de niveau supérieur, la langue française est envisagée comme moyen d’enseignement en se caractérisant par un vocabulaire spécialisé est spécifique au domaine étudié, par d’autres termes c’est une langue fonctionnelle qui constitue le jargon proprement lié à un sorte de domaine d’enseignement. En revanche « dans les facultés de lettres et de sciences humaines, l’enseignement se fait principalement en langue arabe dans les départements et Filières des sciences humaines, sauf certains modules de filière « des métiers du sociales » et certains modules de filières «des études sociologique et géographie » (ibid. p 67). Le FLE est vraiment ancré profondément dans le système éducatif au Maroc soit comme langue enseignée ou comme outil d’enseignement. Donc c’est un moyen de communication fonctionnelle qui devrait aussi être l’objet d’Apprentissage / Enseignement, non seulement par son rôle central dans l’enseignement des sections spécialisés précédentes, mais aussi, pour son investissement dans les autres domaines de développement humain (économie, tourisme, politique, commerce…).

En effet, l’enseignement moderne au Maroc comporte selon Abdelouhad Mabrour « l’enseignement précoce et primaire, l’enseignement secondaire collégial, l’enseignement secondaire qualifiant et l’enseignement supérieur» (ibid. p 56). Ajoutant que l’enseignement dans sa forme supérieur contient « les institutions et les facultés spécialisés qui en dépendent, les écoles d’ingénieurs précédées des classes préparatoires, les écoles et instituts supérieurs, les institutions de formation de cadre pédagogiques et de formation de techniciens spécialisés ou équivalents » (la charte 77 d’éducation et de formation 2000) » (ibid. p 56).

Après cet aperçu sur le statut du FLE et le système d’enseignement au Maroc, nous nous penchons sur l’enseignement /apprentissage du FLE aux universités marocaines, mais d’emblé, nous allons accorder la dimension définitoire de la notion d’apprentissage /enseignement, de cela et suivant Jean Berbaum « le fait que le terme apprentissage ne désigne pas simplement les acquisitions de savoir-faire manuels mais recouvre toute forme d’acquisition. On entendra de même par formation toute forme de démarche visant à infléchir un mode de réaction. L’enseignement n’est qu’un exemple de formation» (Berbaum, 2005, p. 6). par cet éclairage nous obtenons une définition double reliant l’outil qui est l’apprentissage, qu’on détermine par la méthode d’acquisition des savoirs pour le but d’amélioration des comportements nouveaux à fin de se développer ou s’auto-développer et le medium qui constitue l’enseignement. Pour la réalisation concrète de ces deux disciplines, plusieurs méthodes et approches théoriques sont mises en vigueur, ils s’inscrivent généralement dans deux modes d’apprentissages : L’apprentissage par conditionnement et le constructivisme. Quand on parle à propos du conditionnement, « On parle de ce mode lorsqu’on observe l’apparition d’un comportement nouveau, déclenché de manière involontaire sous l’influence d’un signal généralement de l’environnement désigne donc d’abord une forme de mobilisation de la réponse et il est alors question de réponse conditionnée par une situation donnée » (Ibid. P 19). C’est un mode d’apprentissage empirique qui construit les savoirs à partir des synthèses des expériences sur le sujet cible et qui consiste à déduire des réponses motrices de l’activité mentale de l’apprenant. Cependant, « Le constructivisme comme conception de l’apprentissage représente une perspective différente de celle qui ne tienne pas en compte d’une participation consciente du sujet à la construction des réponses attendues, cette conception au contraire va insister sur le rôle joué par le sujet dans l’élaboration des réponses » (Ibid. p31). Selon cette désignation , l’apprentissage par constructivisme est se voie comme manière didactique qui s’appuie sur la construction des réponses et l’acquisition des savoirs à l’aide de la compétence mentale perceptive consciente de l’apprenant en construisant en fil du temps les liens entre les éléments appris.

Conformément à la notation de PIAGET soulignée par Jean Berbaum sur le facteur social, parmi les principaux facteurs qui s’y exposent les apprenants pendant la procédure d’apprentissage, qui constitue, entre autres, l’impact du contexte social « le milieu social, qui intervient par la transmission des acquis culturels et par les échanges interpersonnels » (ibid. p 36). Nous constatons que ce troisième facteur, mentionné par PIAGET, consiste à lier directement et raisonnablement, l’apprentissage des langues, qui sont dans un premier temps des faits culturels et sociaux, et à lier aussi, leur acquisition comme habilité communicatives, à cette méthode constructiviste d’apprentissage dans leurs sphères sociales, contextuelles , culturelles et authentiques. L’objectif de l’enseignement supérieur du FLE au Maroc suivant la charte d’éducation et de formation (2000) proclame que « l’enseignement de chaque langue étrangère sera associé à l’enseignement dans cette langue et dans la limite d’horaire qui lui est consacré. De modules culturels, technologiques ou scientifiques permettant son consolidation, l’entretien et le perfectionnement de compétences de communication linguistique proprement dites» (Latifa Kadi & all, 2016 p39). Quant au Français qui prend la place de la langue seconde au Maroc et surtout dans le secteur de l’enseignement, et d’après les objectifs stipulés par l’état à l’égard de cette langue, les étudiants après leurs parcours universitaires débouchent sur des entretiens qui nécessitent une maîtrise de la compétence de communication.

En effet, l’apprentissage du FLE est une acquisition qui rejoint en quelque sorte l’acquisition de la langue première. D’ailleurs nous avons deux types d’acquisition : soit une acquisition simultanée depuis la naissance en se caractérisant par un apprentissage naturel des deux langues dans un contexte social bilingue «Exposés à deux langues depuis leur naissance, les bilingues simultanés constituent un pôle de référence sur le continuum des interférences entre langues en fonction de l’âge d’acquisition» (KAIL, 2022, p. 62), soit l’acquisition successive qui se rapporte à l’effet de l’âge. Nous s’attardant suivant sur Le deuxième type qui concerne la majorité ultime des apprenants du FLE au Maroc. Comme le souligne Michèle kail que « l’acquisition successive de ces deux langues s’inscrit dans un paysage où une langue, la langue première(L1) est la langue native, dominante, le plus souvent la plus fréquente. Alors que la langue seconde (L2) est non native, moins dominante » (Ibid. P 68).

Nonobstant, les carences d’acquisition du FLE lors des productions orales se rapportent principalement aux effets de l’âge et à la dominance de la langue première sur la langue seconde. Par ailleurs, en référant à la précision de Michèle Kail suivante « la proximité typologique des langues, le niveau d’éducation, la réduction des capacités cognitives et de la mémoire de travail avec l’âge sont autant de facteurs importants dans la maitrise de la L2 » (Ibid. P 68). Ce qu’on aperçoit par ici est que le niveau d’éducation et la différence typologique dans les styles des deux langues, native et seconde, entrent avec le facteur d’âge, dans les enjeux qui conduisent aux difficultés d’acquisition du FLE à des fins communicatives chez les apprenants ou étudiants universitaires filière qui se manifestent principalement dans les erreurs orales sous divers aspects tel que lexicaux, grammaticaux, syntaxiques, morphosyntaxiques, phonétiques, sémantiques , contextuels…etc. D’un point de vue didactique, Pit Corder considère que « l’apparition d’erreurs n’est alors que l’indice de techniques pédagogiques inadéquates. Pour la seconde rien n’étant parfait en ce monde il est inévitable que des erreurs, apparaissent malgré tous nos efforts. Nous devons alors concentrer notre ingéniosité sur des techniques de traitement des erreurs après qu’elles sont produites » (S. Pit Corder). Au gré de cette précision, l’apparition des difficultés d’apprentissage du FLE à des fins communicatives, anime plusieurs interrogations sur les techniques méthodologiques adéquates qui doivent être prises en considération pour la résolution de ses déficits qui accablent complètement les apprenants.

Pour Saisir les formes des déficits les plus fréquentes, et par conséquent, déduire leur impact sur l’apprentissage de la compétence communicative ou plutôt la compétence implicite selon la perspective neurolinguistique. De ce point on va entamer, dans le chapitre suivant la notion de l’approche neurolinguistique (ANL). Cette approche évaluative a comme objectif central la remédiation des problèmes d’acquisition d’une langue étrangère à des fins communicatives, dans son contexte social, par une perspective socioconstructiviste original, en se basant sur les neurosciences, afin de traiter les lacunes de l’apprentissage traditionnel des langues étrangères.

II- L’approche neurolinguistique (ANL) pour une communication fonctionnelle

Pour répondre à la question : Comment enseigner à communiquer oralement dans une langue étrangère, particulièrement le Français, on va examiner dans les paragraphes suivants, la notion de l‘ANL dans son contexte définitoire, historique et conceptionnel.

1- Définition de l’ANL :

En effet, les deux neurolinguistes canadiens Claude Germain de l’université du Québec à Montérial, et Joan Netten de Mémorial université du New foundland, ont développé une approche interventionniste d’enseignement /apprentissage intitulée «L’approche neurolinguistique ». Cette approche est apparemment créer pour l’appropriation des langues en milieu scolaire, selon ses fondateurs « L’ANL se présente comme un nouveau paradigme pour l’enseignement/ apprentissage des langues, fondé sur les neurosciences plutôt que sur les courants habituels de référence en psychologie cognitive» (NETTEN & GERMAIN, 2012, p.7), nous constatons donc que L’ANL consiste à traiter les problèmes d’apprentissage des langues en se basant sur la psycholinguistique, sur les apports des « Neurosciences », particulièrement sur les mécanismes de cerveau pendant l’opération d’apprentissage, en réaction avec les mouvements mentaux psycholinguistiques de l’apprenant. Dans cette optique Michèle Kail a mentionné que « L’expérience bilingue en tant qu’elle est unique, régulière et pouvant concerner une longue période de vie, est abordée dans le cadre pluridisciplinaire de la psycholinguistique et des neurosciences cognitives» (KAIL, 2022, p. 4). Ceci nous ramène à dire que ces deux disciplines sont indéniables pour aborder l’expérience bilingue du moment que les spécificités mentales de chaque apprenant sont régies par un réseau neuronal situant sur leurs propres localisations cérébrales.

Par conséquent, on peut considérer que l’ANL de Germain, Netten est une théorie rigoureuse qui forge ses fondements sur la base scientifique expérimentale des neurosciences cognitives pour le but d’observer les réactions des bases cérébrales pendant le fonctionnement ou le dysfonctionnement des activités mentales relatives à l’opération d’apprentissage des langue étrangères.

Le point de départ de l’ANL a été auparavant sous le nom du Français intensif « Cela fait maintenant plus de vingt ans que l’approche neurolinguistique a été développé au Canada historiquement sous le couvert du programme de « Français intensif » auprès d’un public scolaire» (Gettliffe, 2020, p. 3). D’abord l’avènement du Français intensif est constitue une intervention pédagogique qui consiste la réparation des lacunes de Français de base comme mode d’enseignement traditionnel. Ainsi après une tentative de reformulation « même ainsi reformé, le Français de base ne produit toujours pas les résultats attendus, compte tenu surtout du peu de temps mis à la disposition des élèves qui finissent par développer un certain savoir sur la langue, mais peu d’habilité à communiquer» (GOGUILLON, 2006, p. 10), suivant cette précision on peut concevoir que le terme du français de base, dans le cadre de l’enseignement, représente une méthode traditionnelle d’apprentissage/enseignement des savoirs d’une langue étrangère ou seconde qui a certainement éprouvé son échec dans l’acquisition de ces langues à des fins communicatives, ce qui avait justement conduit par la suite à un enchainement des reformulations pédagogiques qui s’installerait par la fin sur le français intensif des années 1998 qui constitue les prémices de l’ANL qui avait été, largement étendue en dépassant les territoires scolaires canadiens et par la suite, l’ANL a pu aboutir dans tous les autres continents « Rapidement se sont enchainées d’autres expérimentations au canada, puis par le monde » (Gettliffe, 2020, p. 3). Cela conclut que l’immersion de ce nouveau paradigme pédagogique devient actuellement plus vaste et atteint de nouveaux territoires de nouveau public du monde en éprouvant sa solidité et son efficacité sur le plan d’évolution historique et sur le plan de l’étendue de sa diffusion géographique.

2Les concepts de base de l’approche neurolinguistique ;

À l’inverse des méthodes traditionnelles d’enseignement, l’ANL est un paradigme différent puisqu’il est fondé sur les recherches en neurosciences. Dans ce cadre, Germain affirme que « Nous pensons que notre approche fait référence à un autre paradigme, puisqu’avec les recherches en neurosciences part d’observations empiriques du fonctionnement de cerveau » (Kadri,& LAHCEN 2016 p177). De ce fait les principes de cette approche se reposent sur :

  • La construction d’une grammaire interne (c’est-à-dire une intuition langagière, comme celle que les enfants construisent dans la langue dominante);
  • La pédagogie axée sur le développement de la littératie (la littératie est perçue comme l’habileté d’utiliser la langue pour communiquer, que ce soit par des mots, des symboles, des illustrations ou toute autre forme de représentation);
  • La pédagogie axée sur le projet (pour motiver l’engagement cognitif de l’apprenant);
  • L’authenticité (basée sur le vécu de l’apprenant);
  • L’interaction (pour motiver les apprenants et leur offrir des situations de communication authentiques; c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en parlant qu’on devient locuteur) (caslt acpls).

Le premier principe de base est le développement de la mémoire déclarative et la mémoire procédurale. Germain et Netten ont développé une grammaire pour l’orale implicite et inconsciente, et une grammaire pour l’écrit, explicite et consciente, par contre L’ANL implique le recours à deux grammaires bien distinctes: « une grammaire pour l’oral, non consciente, et une grammaire pour l’écrit, consciente» (Ibid. p178). Donc nous pouvons constater que pour approprier l’apprentissage des langues, nous devrons avoir un apprentissage simultané de ces langues comme le savoir et aussi comme habilité de communication, ce dit qu’il faut intégrer ces deux grammaires ( implicites et explicites ) d’une manière appropriée qui rendent possible l’aisance dans l’acquisition de la compétence de la communication. Ensuite, le deuxième concept central de la langue est conçue comme un véritable moyen authentique de communication « l’utilisation d’un moyen de communication et d’interaction sociale étant une habilité, il nous faut chercher du côté des théories qui expliquent comment on acquiert ou développe une habilité, en non seulement des savoirs » ( (Gettliffe, 2020,p 179). Germain propose qu’on doit recours à des activités communicatives spontanées comme stratégies d’enseignement, mais il insiste aussi sur la dimension culturelle et idéologique en introduisant «Les interactions sociales » comme troisième concept central de l’ANL qui enveloppe la situation communicative par son caractère contextuel social et culturel « Le plus souvent, nous écrivons « moyen de communication » mais nous ajoutons aussitôt « et d’interaction sociale » pour ce qui est de lien entre langue et culture»( Ibid. p 158). Alors pour le quatrième concept de base de l’ANL nous avons le concept de l’intensité qui implique une augmentation qui se voit impérieuse du nombre d’heures d’enseignement de cette langue, accompagnée bien sûr, d’une pédagogie pertinente, « Mais il est bien évident , selon nous, que les résultats d’apprentissage auraient été beaucoup supérieurs si l’augmentation du nombre d’heures avait été accompagné d’une pédagogie appropriée » ( Ibid. p185). Pour le cinquième concept fondamental manifesté dans la littératie en L2/LE, pour ce concept Germain et Netten proposent obligatoirement l’insertion d’une composante orale qui doit précéder du même l’activité de lecture et celle de l’écriture, ils suggèrent précisément que «En langue seconde, les élèves vont buter sur beaucoup de mots et de structures qu’ils ne connaissent pas. Il faut alors les préparer oralement à une activité de lecture, même chose pour l’activité d’écriture. Avant de lire ou d’écrire, il est important de rappeler tout ce qui a d’abord été dit » (ibid. 186). Cette nouvelle discipline vise à une construction du sens chez les apprenants face à ce qu’ils lisent et à ce qu’ils écrivent, pour développer leurs premiers pas vers un esprit critique. Finalement nous avons le concept qui associe le principe de précision et le principe d’aisance. D’une part, le concept de précision est « A première vue, on peut penser que le concept de précision est un concept traditionnel. Mais pas pour nous. Bien sûr, la précision consiste, en gros à ne pas faire d’erreurs lorsqu’on parle ou lorsqu’on écrit, ou, en tout cas, à écrire correctement ou à parler correctement en respectant les normes, etc »( Ibid. p187). D’autre part, ce concept est donc, une correction immédiate des erreurs commises par les apprenants pendant les productions orales, non pas justement par le biais des règles de la grammaire traditionnelle, mais aussi, par le fait que ce concept est avant tout, constitue une habilité puis un savoir «Notre concept de précision langagière est donc à la fois un savoir et une habilité, c’est-à-dire deux phénomènes de natures tout à fait différentes » (Ibid. p 188). De ce fait, le concept d’aisance selon la notation de Germain est « Quant au concept d’aisance, c’est le fait de parler avec une certaine spontanéité en faisant les liens entre tous les éléments langagières d’un énoncé, sans trop d’hésitations, sans trop de pauses. Cette méthode se base sur les répétitions des phrases complètes pour que les apprenants puissent développer indépendamment leurs grammaires internes» (Ibid. p 188). l’ANL vise donc, à une réalisation concrète de la compétence communicative au sein des interactions sociales dans les salles d’étude, en particulier, par l’investissement des phrases spontanées qui amènent, par la répétition, par le fil de temps et selon la compétence perceptive de chaque apprenant, à une récapitulation rapide des liens qui corrèlent les éléments langagiers d’un énoncé en vue de développement final et autonome de leurs compétences ou grammaires implicites. Il est important de noter dans ce stade que le concept de précision entre dans l’enjeu, par l’examination des erreurs commises lors de la production orale de ces phrases spontanées, qui doivent être corrigées aussitôt par l’enseignant dans le but que la langue apprise soit en qualité de langue soutenue « La qualité de message est cruciale, c’est pourquoi on accorde de l’importance à la fois à la précision et à l’aisance, deux de nos concepts clés »( Ibid. p189 ). De cela, nous déduisons que ces deux concepts doivent accompagner les apprenants pendant la communication authentique lors des interactions sociales pour atteindre un développement remarquable dans la grammaire interne solide, la base centrale de l’apprentissage de l’orale d’une langue étrangère selon l’ANL qui confirme théoriquement l’hypothèse qui considère que L’ANL permet l’amélioration de l’apprentissage de l’oral en augmentant les activités interactives et en consacrant d’avantage d’horaire et d’avantage des tâches communicationnelles spontanées.

Par ailleurs, l’ANL accorde aussi d’importance à quelques reformulations qui se voient indispensables pour l’application de ces fondements. D’abord suivant les propos de Germain : « Dans le système scolaire si ce sont les mêmes processus cognitifs qui se développent dans la langue maternelle et dans la langue seconde, et ce qu’on ne pourrait pas réduire la moitié du temps consacré à l’apprentissage de la langue maternelle pour augmenter celui de la langue seconde à fin de réaliser et de développer les mêmes processus cognitifs»( Ibid. p 189). Ce qu’on assimile par là, est que l’horaire consacré à l’enseignement de la langue seconde doit être augmenté au dépend de la langue maternelle, de tant que cette dernière occupe la priorité dans les heures consacrés, pourtant que son acquisition est moins difficile, car on a déjà construit sa compétence implicite depuis la naissance, pour cette raison, nous devons accorder plus d’horaire selon Germain, par la diminution de la moitié du temps consacré à la langue maternelle, pour développer au fur et à mesure les mêmes processus cognitifs. De plus, par le changement de la méthode d’enseignement, qui sera certainement au service de l’apprentissage d’une langue étrangère à des fins communicatives « Un changement de conception de l’acquisition de la langue chez les enseignants pouvait entraîner des changements majeurs dans les stratégies d’enseignement utilisées, par ricochet, améliorer grandement l’apprentissage» (Ibid. p180). À cet égard, un changement radical des stratégies d’enseignement fondé sur des nouvelles théories plutôt des théories établies sur l’acquisition que sur l’enseignement, améliore par conséquent la qualité de l’apprentissage de ces langues à des fins communicatives. De plus, d’après les précisions de Germain, Il faut aussi qu’on repose sur la question de l’impact de la conception de la langue sur la conception de son acquisition « Il y a un lien étroit entre la conception que l’on se fait de la langue et la conception que l’on se fait de son acquisition ou de son apprentissage » (Ibid. p183).

Germain s’interroge implicitement sur le paradoxe des méthodes traditionnelles d’enseignement qui adoptent l’apprentissage des savoirs et des règles explicites d’une langue alors que son acquisition est incontestablement et avant tout une habilité « La langue est d’abord et avant tout une habilité, une compétence implicite à l’orale et un savoir est une habilité en lecture et en écriture » (Ibid. p 183), par cette mention, qu’on ne peut nullement écarter l’acquisition ou le développement de la compétence implicite, des stratégies d’enseignement, car cette dernière est indispensable pour l’acquisition de l’oral de la langue apprise ( le FLE dans le cas de notre étude). Toutefois, le problème réside dans comment introduire les méthodes d’enseignement, ces deux types différents de grammaires (implicites, explicites)? Notant d’abord que l’application de l’ANL ne se limite que dans les milieux scolaires, mais il a pu s’adapter aussi à de nouvelles catégories d’apprenants, entre autres, universitaires. Pour répondre à cette question, Germain évoque que « si l’apprenant n’a pas atteint un niveau de grammaire interne solide, la grammaire externe consciente va interférer avec le parler, la réflexion va l’emporter sur l’expression» (ibid. p184) Ainsi, pour l’apprentissage d’une langue étrangère à des fins communicatives, il serait pertinent d’accorder préalablement l’importance à l’apprentissage de la grammaire interne, effectivement, à travers des situations authentiques de la communication car si on accorde beaucoup de volume à la grammaire externe ou explicite « les apprenants veulent connaître toutes les règles et les apprenants surtout adultes pensent qu’en apprenant les règles ils vont pouvoir utiliser la langue. Ce qui est tout à fait faux. Car les règles sont des savoirs, qui relèvent de la mémoire déclarative, alors que l’utilisation de la langue est une habilité, qui relève de la mémoire procédurale » (Ibid. p 192). Par conséquent, nous retenons que l’extrême adaptation des grammaires explicites dans la méthode d’enseignement se situe sur le sommet des facteurs qui tracent largement un décalage remarquable entre ce qu’on mentionne l’apprentissage des savoirs d’une langue, et son acquisition à des fins communicatives.

En effet, cette approche serait méliorative et efficace avec l’utilisation conjointement des ressources humaines et technologiques propices, pour avoir le développement de ces deux compétences en parallèle.

3- L’utilisation des TIC dans l’approche neurolinguistique:

Les TIC sont « la technologie de l’information et de la communication» (GERMAIN, 2007, p. 112) qui présente au domaine d’enseignement les moyens d’aisance, d’accélération, d’autonomisation et de maximalisation de la qualité d’apprentissage «Avec l’apparition des TIC, la question de l’autonomie occupe maintenant une place centrale en didactique des langues » (ibid. P 112). Les TIC sont de plus en plus présents dans notre quotidien. Au cours des dernières années, les universités ont développé de nouveaux services à l’intention des enseignantes et enseignants et font la promotion de l’utilisation des TIC dans les activités d’enseignement et d’apprentissage. Pour cette raison, plusieurs logiciels sont actuellement consacrés pour l’enseignement de toutes les matières en général et les langues en particulier. Nous devrons poser donc, la question sur l’adéquation de ce matériel technologique pour l’application de l’ANL, surtout dans le cas de la construction des habilités en communication d’une langue étrangère par les situations authentiques lors des interactions sociales au sein des salles d’études en général. Germain souligne que « Bon nombre de technologie habituellement utilisées qui proposent des « exercices à trous » paraissent reposer sur un modèle psycholinguistique traditionnel d’apprentissage, suivant lequel l’apprenant est plutôt le destinataire des informations que participant interactif à la construction du message » (Ibid. P 114). Pour l’utilisation des TIC comme outil pédagogique de l’acquisition des langues étrangère à des fins communicatives dans le cadre de l’ANL, on devrait tenir compte les logiciels convenables et la méthode efficace de leur utilisation, de manière que les apprenants participent à la construction du message et pour qu’ils atteignent à un développement autonome de leurs compétences langagières implicites, en tant qu’habilités et non pas justement en tant que savoirs « le modèle courant d’apprentissage paraît donc être de nature plutôt béhavioriste que constructiviste ou socioconstructiviste. De plus, bon nombre d’activités proposées ne contribuent qu’au développement d’un savoir sur la langue plutôt que d’un savoir-faire » (ibid. p 112).

En entend par l’autonomie langagière l’utilisation spontanée de la langue pendant les activités d’apprentissage par des situations authentiques de communication « Tant qu’un apprenant n’est pas en mesure d’utiliser spontanément la langue apprise dans une situation de communication, il ne saurait être question de parler d’autonomie langagière » (ibid. p 114). Comment donc se réalisera cette autonomie langagière par les conditions d’apprentissage via des TIC ? « En effet il ne s’agit pas à proprement parler d’autonomie d’apprentissage, mais des conditions d’apprentissage utilisant les TIC». (Ibid. p 114). De surcroit, l’autonomie d’apprentissage est en fin du compte ne se réalise correctement qu’à partir de la collaboration entre les apprenants, qui contribuent par conséquent à l’autonomie langagière de chacun d’eux. Germain indique que « Dans cette perspective, sur le plan pédagogique la collaboration entre pairs, grâce au conflit socio-cognitif, est considéré comme une étape vers l’autonomisation du développement» (Ibid. p 115). Nous enregistrons par là que la participation de l’apprenant lors des activités d’apprentissage d’une langue étrangère à des fins communicatives en utilisant les TIC est indispensable pour le développement de sa propre autonomie langagière. En partant de cette vision, nous débouchons sur les formes des TIC qui pourraient-être garantir ce développement langagière dans les limites de l’ANL.

D’emblé, ces applications doivent comporter les programmes en service d’une langue fonctionnelle. selon Germain « une langue peut-être conçue comme un véritable moyen de communication lorsqu’elle est vue avant tout comme le développement de l’habilité à communiquer dans les situations de communication authentique »(ibid p 118). Par la suite ces logiciels doivent aussi comprendre des options qui répondent aux besoins du concept de précision de l’ANL) pour le but d’une correction instantanée et immanente des erreurs pendant la production spontanée des phrases dans les situations authentiques de la communication, soit à l’oral ou à l’écrit « Afin de s’assurer que les productions orales spontanées des apprenants soient effectivement corrigées et réutilisées correctement »( Ibid. p 121). Aussi, les TIC doivent impliquer des programmes qui satisfont la priorité du savoir implicite au détriment de savoir explicite parce que nous somme devant une certaine dominance de la méthode du français de base « En ce sens, les recherches consultées, dans lesquelles il y a utilisation des TIC, paraissent le plus souvent tributaires d’une vision relativement « traditionnelle » de l’apprentissage d’une L2. En tout cas, on semble accorder une importance considérable à l’acquisition d’un savoir sur la langue, décontextualisé, en vue d’une éventuelle utilisation en situation de communication authentique » (Ibid. pp 123.124).

Pour conclure, nous déduisons que la possibilité d’investissement des TIC pour l’application appropriée de l’ANL, est effectivement dépendante de l’insertion des logiciels convenables qui répondent à la logique des concepts fondamentaux de ce récent paradigme pédagogique.

 Conclusion :

La vision panoramique aux éléments de paysage théorique nous permet la synthèse des notions principales. D’abord, la langue qui est un fait social dont l’essentielle fonction et la communication qui se voit comme un besoin exigent pour la réalisation des échanges dans tous les domaines d’un monde caractérisé par la réalité réelle et virtuelle. Et par conséquent, cette compétence communicative, que nous avons traitée à-propos le cadre théorique de l’ANL, occupe une grande importance dans la didactique des langues étrangères, dans l’enseignement marocain. Certes, l’enseignement des langues étrangères au Maroc doit accorder la priorité à l’apprentissage de la communication des langues étrangères et la forme des programmes adéquates pour favoriser une communication efficace et authentique.

En effet, l’intégration des TIC dans l’apprentissage des langues étrangères à des fins communicatives permet de diversifier les méthodes pédagogiques, de rendre l’apprentissage plus interactif et engageant, et de favoriser une pratique continue et autonome de la langue cible. Elle offre également aux apprenants l’opportunité de se connecter avec d’autres apprenants et des locuteurs natifs, ce qui favorise un apprentissage plus authentique et une meilleure compréhension de la culture associée à la langue étrangère.

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