Research studies

Développement Territorial Et Potentiel Touristique : Cas De La Province De Safi Au Maroc

 

Prepared by the researche :  Dr Namli Adil , Pr. Dr Abdelouahed Benouhoud – Laboratoire Recomposition de l’Espace et Développement Durable Université Chouaïb Doukkali Faculté des Lettres et des Sciences Humaines El Jadida, Maroc.

Received: 07/11/2023 Accepted: 22/03/2024

Democratic Arabic Center

Journal of Social Sciences : Thirty-first Issue – March 2024

A Periodical International Journal published by the “Democratic Arab Center” Germany – Berlin

Nationales ISSN-Zentrum für Deutschland
ISSN 2568-6739
Journal of Social Sciences

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Résumé

 La province de Safi possède un patrimoine très riche sur le niveau naturel, historique et culturel qui peut servir de support pour des activités touristiques diversifiés, mais au contraire de cette diversité, l’activité touristique dans la province reste très modeste et ne reflète pas la richesse du potentiel de la province. L’objectif de cet article est de mettre l’accent sur le secteur, jusqu’au là, secondaire dans la province, qui peut se montrer comme une alternative pour le développement, et peut être une justification économique pour la préservation et la protection de l’environnement. Cette réalité provinciale, caractérisée par un grand potentiel touristique, et le déclin d’importants secteurs économiques, nous a poussé à se demander : pourquoi pas le développement du tourisme à Safi ?  Comme solution pour mieux exploiter cette richesse naturelle et culturelle, et aussi profiter des avantages de ce secteur sur le développement territorial.

Introduction                                                 

La province de Safi dispose d’un potentiel touristique riche et diversifié, qui se projette sur plusieurs facettes. Un littorale long de 120 km avec des plages originales et des paysages uniques au niveau national, notamment les plus hautes falaises du littorale marocain. Une histoire des plus ancienne dans le royaume, témoignant du passé glorieux de la cité de l’atlantique qu’on peut lire et revivre à travers ses monuments historiques. Une variété de produit de terroir, qui constitue un patrimoine rural reflétant un héritage de pratiques et de savoir-faire locale transmises entre les générations. L’identité et l’image de la province de Safi sur le niveau naturel et historique, se complété aussi par sa culture et son artisanat, riche et diversifié.  Poterie, musiques, arts, festivals et musées, une mosaïque culturelle approuvant la richesse de la région en patrimoine et savoir- faire.

Mais la réalité de l’activité touristique ne suit pas cette richesse, la province accuse un grand retard au niveau de ce secteur, qui peut être un porte-parole de ce patrimoine, et un atout de sa sauvegarde et sa transmission. Aussi par son rôle de levier considérable pour l’accélération de la croissance socio-économique ; de moteur de croissance, le tourisme peut aider la province à diversifier son économie et faire face aux  difficultés économiques et environnementales :(agriculture dépendante de la pluviométrie ; décroissance presque constante des prises de la pêche maritime ; Diminution du nombre des conserveries ; La pollution), aussi avec sa richesse la province peut contribuer à diversifier et élargir l’offre en termes de destinations touristiques au niveau régional et national.

     Problématique

Une réalité provinciale, caractérisée par un grand potentiel touristique, un retard de l’activité touristique et le déclin d’importants secteurs économiques, nous a amené au questionnement suivant : comment peut-on se servir du tourisme pour le développement de la province de Safi ?  Comme un moyen pour mieux exploiter ce potentiel naturelle et culturelle, mais aussi profiter des nombreux avantages de ce secteur qui impacte pratiquement tous les domaines de l’activité économique et qui exerce une grande influence sur les autres secteurs de l’économie, et de là, la création de l’emploie à travers la diversification et la consolidation de l’économie provinciale.

Hypothèses

-La province de Safi possède un potentiel touristique qui peut servir de support pour le développement territorial.

-De nombreux facteurs limitent le développement de l’activité touristique dans la province.

-Le choix du tourisme peut être bénéfique pour l’économie locale.

         Méthodologie

Pour développer le sujet et essayer de vérifier nos hypothèses, on a opté pour une méthodologie descriptive analytique ; avec une enquête de terrain afin d’avoir une idée claire sur les ressources de la province et le recueil des données socioéconomiques. Dans ce travail, on va procéder avec un essai de définition du développement territorial comme nouvelle approche de développement, puis la présentation de la province pour avoir une idée précise sur cette espace au niveau naturel, démographique et économique. Ensuite l’identification des différents traits qui constituent le potentiel touristique de la province, aussi les divers problèmes limitant le développement du tourisme, pour arriver enfin à un plan provincial contenant les points qu’on a jugé essentiels pour lancer ce secteur à Safi.

  1. Le développement territorial, une nouvelle approche

Le concept de développement territorial est considéré comme la dernière production de la littérature liée à l`histoire des transformations dans les usages du concept de développement dans son ensemble. C’est un concept qui naît, sur la base de surmonter ou corriger les inconvénients associés aux plans de développement sectoriels verticaux, unilatéraux et stratégiques afin de déterminer que le contenu du développement territorial découle des principes essentiels à un projet envisagé par les acteurs locaux eux-mêmes, afin de donner une impulsion au développement socio-économique de leur espace territorial.

Le développement territorial peut être défini comme tout processus de mobilisation des acteurs qui aboutit à l’élaboration d’une stratégie d’adaptation aux contraintes extérieures, sur la base d’une identification collective à une culture et à un territoire. La définition comporte donc trois affirmations qui appelleraient, chacune, de longs développements. En bref, le développement territorial ne peut se décréter et reste une construction d’acteurs, même si des politiques publiques appropriées peuvent la stimuler dans la durée. Stratégie d’adaptation vis-à-vis de la globalisation, elle permet aux acteurs des territoires de réorganiser l’économie locale face à la montée des concurrences à l’échelle mondiale. Enfin, le mécanisme de territorialisation repose sur le principe de spécification des actifs, c’est-à-dire la recherche de la ressource propre au territoire qui lui permet de se différencier de son voisin plutôt que d’être en concurrence sur des productions standards (Pecqueur, 2005). Les ressources territoriales correspondent non seulement à des ressources matérielles mais encore à des ressources immatérielles. Des facteurs intangibles comme le savoir chercher, la capacité d’innover, la sécurité et la « rassurance », le climat entrepreneurial, la capacité d’accueil, etc. sont très souvent plus importants que les facteurs tangibles tels les ressources naturelles, les voies de communication, les terrains et les bâtiments disponibles, les aides financières et fiscales, etc. En outre, ces ressources territoriales ne sont pas des dotations initiales mais plutôt le résultat d’acquisitions progressives. D’où le rôle déterminant des acteurs des territoires (Tachfine, 2020).

L’année 2015 a marqué un tournant pour le développement dans le monde, avec l’adoption par les gouvernements du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de ses objectifs de développement durable (ODD). Cet ambitieux programme constitue un cadre mondial pour mettre fin à l’extrême pauvreté, combattre les inégalités et l’injustice, et remédier aux changements climatiques avec 2030 en ligne de mire. Dans le prolongement des objectifs historiques du Millénaire pour le développement (OMD), le Programme, composé d’un ensemble ambitieux de 17 objectifs de développement durable et 169 cibles associées, est axé sur l’être humain, porteur de changement, à caractère universel et intégré. Le tourisme a le potentiel de contribuer, directement ou indirectement, à la totalité des objectifs. Il est cité en particulier dans les cibles des objectifs 8, 12 et 14, lesquels ont trait, respectivement, à une croissance économique partagée et durable, aux modes de consommation et de production durables et à l’exploitation de manière durable des océans et des ressources marines. (www.unwto.org).

Le tourisme et le développement territorial sont étroitement liés, car le secteur du tourisme peut avoir un impact significatif sur le développement à travers : La création d’emplois, Les infrastructures et les services, La promotion de la culture et du patrimoine, La diversification de l’économie.

  1. La province de Safi : richesse naturelle et vocation industrielle

Selon le dernier découpage administratif, la province de Safi fait partie de la région Marrakech-Safi, elle est située au centre atlantique du Royaume du Maroc, et limitée au nord par la province de Sidi Bennour, à l’Est par la province de Youssoufia, au sud par la province d’Essaouira, et à l’ouest par la côte atlantique. Elle se compose de 3 municipalités et de 3 cercles ruraux encadrant 22 communes rurales.

  1. Un cadre naturel diversifié
  • Un relief composite

La Situation géographique de Safi est de 32° 19′ Nord et 9° Ouest. Le territoire de la Province est caractérisé par une topographie relativement plate ou légèrement ondulée, dont les points culminants ne dépassent guère 500m d’altitude. Sur le plan géologique, la Province est divisée en trois zones (le Sahel, la Plaine et les Collines et montagnes de Mouissates) (HCP, 2018).

  • Une géologie caractérisée par les dépôts jurasso-crétacés et plio-quaternaires

Sur le plan géologique, les Abda-Doukkala sont définis par le régime tabulaire des dépôts secondaires et tertiaires reposant sur des terrains primaires fortement plissés par l’orogénèse hercynienne (Ferré et Ruhard, 1975). Le socle primaire est constitué de schistes et de quartzites affleurant au nord-est et à l’est des Doukkala, notamment dans la vallée de l’Oum er Rbia. Partout ailleurs, il est masqué par les dépôts postérieurs, à l’exception du pointement cambrien d’El Jadida. (Gigout 1950). Dans la province, les séries sédimentaires se sont déposées au Jurassique, au Crétacé et au Plio-Quaternaire. Le Jurassique forme la base des falaises au nord de Safi. Seul le Jurassique supérieur est représenté. Ces dépôts sont constitués par des calcaires et marno-calcaires jaunâtres, à lits argileux. L’épaisseur de cette formation varie entre 45 et 65 m (Witam, 1988).

  • Un climat semi-aride à pluviosité concentrée sur les mois froids

En hiver, les hautes pressions sont accompagnées de vents de nord ou nord-est, les alizés. La période humide est la saison froide. Les hivers sont doux et la moyenne mensuelle ne s’abaisse pas sous 10°C. La saison pluvieuse s’étale d’octobre à avril avec des maximas en novembre, décembre et janvier. A l’année on compte seulement 45 jours de pluies à Safi. Le total annuel des précipitations est très modeste, 325 mm (Ouadiaa, 1998). En été, l’anticyclone remonte au nord jusqu’au 35° parallèle. Les basses pressions sahariennes peuvent alors s’avancer vers le nord-ouest, déversant un vent brûlant du sud-est, le Sirocco, et des vagues de chaleur (Mathieu, 1986). On compte cinq mois secs (Diagramme 1), De mai à septembre, où le déficit hydrique se fait sentir. Les étés sont chauds, les mois de juillet et août ont des moyennes supérieures à 20°C. Ainsi, l’océanité est faible dans la région et se fait surtout sentir par le courant des Canaries. D’après Emberger (1964), ce climat est de type méditerranéen, c’est-à-dire de zone tempérée chaude à pluviosité concentrée sur les mois froids (Minoubi et al., 2013).

Diagramme 1: Diagramme ombrothermique de Safi
  1. Une Population à dominance urbaine

Selon le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2014), la population de la province de Safi a atteint en2014, un effectif de 691983 habitants, contre 643403 habitants en 2004, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 0.73% entre 2004 et 2014. Durant la même période, l’accroissement de la population urbaine s’est effectué à un rythme plus rapide comparativement à celle rurale (respectivement des taux de0.79% et 0.67%). La population urbaine représente en 2014, 50% de l’ensemble de la population de la province. La structure de la population par âge et sexe reste très importante pour déterminer les différents besoins en matière de scolarisation, d’emploi, de santé, d’habitation, etc.…. La part de la population masculine (50,7%) de la région est légèrement supérieure à celle de la population féminine (49,3%). Cette population se caractérise par la dominance de la population en âge d’activité (15-59 ans) qui représente 60,2% de la population totale. La population du 3ème âge (60ans et plus), quant à elle représente 10,6% de la population totale.

  1. Une économie basée sur l’industrie et les ressources marines
    • L’industrie agro-alimentaire et chimique vient en tête du secteur

Au niveau de la province de Safi, l’industrie a été retenue comme secteur moteur de l’économie. L’édification d’une industrie chimique fortement intégrée, la concentration de petites et moyennes entreprises opérant dans divers secteurs d’activité industrielle, ont largement contribué à confirmer la vocation industrielle de Safi. Le secteur industriel de la province compte 120 établissements productifs (2018), leur répartition dans les différents secteurs, est illustrée dans le diagramme 2.

Diagramme 2 : Répartition par secteurs industriels du nombre d’établissements
  • La pêche maritime, secteur clé dans l’économie locale

En assurant les besoins alimentaires pour une large couche de la population, en créant des opportunités d’emploi et en générant des entrées de devises par le biais de l’exportation d’une partie du produit poissonnier frais ou en conserve, la pêche occupe une place de choix dans l’économie provinciale (HCP, 2018). La province de Safi est connue par la diversité de ses richesses halieutiques, à la fois pélagique et benthique. Elle constitue le prolongement des principales zones d’abondance des nourriceries et des zones de fraie de l’anchois et connaît une abondance de la sardine pendant la saison d’automne qui migre pour des besoins de reproduction et en raison de l’affaiblissement de l’upwelling (remontée des eaux marines de fond) dans la zone centrale. Le secteur demeure confronté depuis plusieurs années à de nombreuses difficultés : régression continue des captures. Le redressement de ce secteur, qui assure 32.000 emplois, de même, l’expansion de l’activité de la construction navale, déjà installée à la province peut servir comme créneau porteur pour cette activité qui avait placé la ville de Safi au rang de 1ère capitale mondiale de la Sardine par excellence (Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de Safi).

  • L’agriculture, activité importante dans la province

Au niveau de la province de Safi, la prépondérance des terres bours fait que la production est en fonction des aléas climatiques. Les cultures essentiellement bours comprennent des céréales d’automne, les légumineuses alimentaires, le maïs, les cultures fourragères et du maraîchage sur le littoral. La production arboricole vient principalement de l’olivier et le câprier qui sont en tête des superficies plantées. L’élevage est pratiqué par presque toutes les exploitations, il joue un rôle économique essentiel dans la vie des agriculteurs, mais il est aussi tributaire des aléas climatiques. La répartition des effectifs est caractérisée par une forte concentration des Ovins.

  • Le gypse, principale ressource minière

Il ressort des investigations géologiques récentes que la province de Safi dispose d’un important gisement et d’excellente qualité se localisant le long des plateaux situés à l’Ouest d’Youssoufia et à l’Est de Safi, sa réserve est évaluée à 5 milliards de tonnes. Les quantités annuellement extraites sont exportées en grande partie à l’état brut, le reste est traité localement et écoulé sur le marché national (HCP, 2018).

  • Une présence timide de l’activité touristique

Les principaux éléments de l’économie safiote permettent d’établir les principaux traits de cette province. Une province à vocation industrielle forte, largement emprunte de l’utilisation des ressources marines et de son débouché portuaire. Ainsi, à travers l’analyse du contexte socio-économique de la province de Safi, et à partir du nombre des établissements touristiques par province dans la région Marrakech-Safi (Tableau 1), on constate que la province accuse un retard très net au niveau de l’infrastructure touristique, ce qui confirme le rôle secondaire de cette activité dans la province de Safi.

Tableau 1: Nombres des établissements classés selon la province dans la région Marrakech-Safi.
  • La province dispose d’un potentiel touristique riche et varié
  1. Situation géographique au cœur du vivier touristique

La province de Safi se situe au cœur du vivier touristique du Maroc. La situation géographique est très bonne. Son centre qui est la ville de Safi se situe à 157 kilomètres à l’ouest de Marrakech, à mi-distance entre les villes touristiques d’El Jadida et d’Essaouira. Casablanca, capitale économique du pays, qui compte environ 4 millions d’habitants, se trouve à 256 km au nord. La distance est presque la même vers Agadir, un autre pôle touristique du sud marocain. La distance avec les bassins touristiques importants est donc relativement faible.

  1. Héritage naturel, source de paysage unique sur le littoral marocain

La façade Atlantique du Maroc s’étend sur environ 2 934 km depuis le cap Spartel, au nord, jusqu’à Laguira au sud. Grandes plages, estuaires, falaises de divers types constituent cette côte très variée. L’étude de la morphologie littorale marocaine permet de souligner la valeur du paysage littoral de la province. Il convient de faire remarquer la singularité de ce littoral, en particulier les hautes falaises qui le composent. Les travaux de Guilcher et Joly (1954) sur la morphologie de la côte atlantique marocaine ont permis de dégager les grands traits de ce littoral, et on peut constater la diversité du paysage littorale de la province avec les falaises les plus hautes du Maroc. Un cas unique au Maroc qui trouve son explication dans la paléogéographie du littoral de la province, qui nous aide à comprendre la diversité du paysage long de 120 km, ce qui nous a donné des plages très originales, avec des caractéristiques unique (plage de Sidi Keram dayf, Beddouza, Lalla fatna, plage de la ville de Safi, souira lakdima).

La spéléologie, un autre atout de la province

Pour les amateurs de découvertes spéléologiques, la province recèle de nombreux sites, le plus connu reste la grotte Goràani, qui se trouve à 27km au nord de Safi près du centre cap Beddouza, son entrée est à 600m à l’Est de la route côtière entre Safi et El Jadida. Cette grotte s’est formée dans une couche de dunes solidifiées du plio-quaternaire et de grés calcaires qui se caractérise par des fissures, en effet les roches calcaires sont des roches poreuses. Elles laissent facilement l’eau s’infiltrer et un réseau d’écoulement souterrain se met aisément en place, ce qui implique l’érosion hydrochimique et hydraulique de toutes roches solubles, principalement les roches carbonatées dont essentiellement des calcaires ce, qui nous a donné des formes splendides à l’intérieure de la grotte.

Source : Namli 2014
Photo 1 : intérieur de la Grotte Goràani                                                                                     

 

  1. La vague de Safi, une des dix meilleurs au monde

L’offre nautique au Maroc est particulièrement attractive car elle regroupe une multitude de sports nautiques parmi lesquels le surf, la planche à voile, le jet-ski, la voile, la plongée, la pêche sportive, le parapente et bien d’autres. Les conditions naturelles du Maroc sont idéales pour les activités nautiques (vent, soleil, marées) et ses paysages littoraux et subaquatiques lui confèrent un réel avantage compétitif (Rapport du CESE, P 47). Ainsi, non loin de la plage de la ville de Safi juste au nord se trouve une station mondiale de surf, « la station de ras lafàa » reconnue par les professionnels de ce sport par sa vague Classée parmi les « World Class Waves », cette station est devenue une attraction incontournable des champions du monde de surf. C’est une des dix meilleurs vagues du monde. Dans le langage technique du Surf, la vague de Safi est classée parmi les dix meilleures droites au monde.

Photo 2 : la vague de Safi

 

Source : Safi.ma
  1. Le Câpre et la truffe blanche, une richesse de la province

Le câpre et la truffe blanche du littorale, sont les produits de terroir phares de la province de Safi, s’étendant dans plusieurs communes rurales. Elles constituent une source de revenu importantes pour la population locale, vu leur demande croissante sur le marché, et leur utilisation culinaire et médicinale.

  1. Histoire riche et ancienne

La province de Safi possède un héritage historique remarquable, son chef-lieu est cité dans de nombreuses sources d’éminents historiens tel Ibn Khaldoun, aussi des textes phéniciens carthaginois l’ont mentionné comme un port antique très prospère. Au XVème siècle, la région de Safi avait échappé au pouvoir des Ouattassides et des Mérinides, elle était une sorte de forteresse autonome du pouvoir central, ce qui explique qu’un protectorat portugais s’y soit installé sans grande difficulté en 1504, ils y sont restés jusqu’au 1541 la date où Safi sera reprise par la résistance marocaine qu’a suivi la dynastie Ssaadiyine (Ragoug, A 2013). Au début de l’ère des chérifs Saâdiens, le port de Safi resta ouvert au commerce européen. Ainsi des navires européens sillonnaient le large et en, exportaient des draps, des poteries et des céréales vers l’Espagne musulmane.

Photo 3 : Quelques monuments historiques de la province

 

Source : Namli 2021

Au XVIIème siècle, le port de Safi redevient encore une fois le plus important du Maroc méridionale, avec l’avènement des chérifs alaouites, surtout à l’ère de Moulay Ismail qui noua des relations d’amitié et de commerce avec l’Europe à partir des ports de Safi et de Salé. L’histoire de la province été très riche en étape marquantes qui ont influencé l’image et la position de la région au sein de l’histoire commune du Maroc, c’est ce que le visiteur peut lire et revivre en visitant les différents monuments historiques, qui reste à nos jours des témoins du passé de cet espace.

  1. Héritage culturel et artisanat ancestrale

La richesse de la province de Safi sur le niveau naturel et historique, s’est aussi répercutée sur sa culture et son artisanat, riche et diversifié elle complète l’identité et l’image de cette région. Poterie, musique, musée, une mosaïque culturelle qui propose au visiteur de la province des expériences uniques nourries par un patrimoine et un savoir- faire local approuvé au niveau national et international :

  • Safi, capitale de la poterie Marocaine : l’activité de la poterie à Safi remonte à des périodes lointaines. Elle est liée au site de la ville puisque le port se situe sur l’embouchure de l’oued chaàba qui laisse sur ses rives des dépôts de limon et de marne. Les pécheurs du petit port, lors de la saison morte fabriquent des récipients à usage domestique ou pour le travail. Ces pêcheurs potiers utilisaient vraisemblablement des techniques rudimentaires. A travers le temps cette poterie a évolué. Le secteur de la poterie représente l’activité artisanale la plus importante et constitue un patrimoine culturel et touristique de la ville de Safi. Elle emploie près de 2 000 personnes de façon permanente et un grand nombre de saisonniers. Les principaux sites de production de poterie sont : la Colline des potiers, la vallée Chaâba, le village de Sidi Abderrahmane dans la CR Saâdla.
  • Musée Nationale de la céramique : Conçue pour faire approcher le grand public à la céramique marocaine, à sa diversité et à son authenticité, cette nouvelle exposition répond également à un souci didactique. C’est ainsi que le circuit de la visite, élaboré sous le signe de l’équilibre entre l’architecture et les collections, offre un voyage à travers les temps et les lieux de la céramique.
  • Province de Safi capitale de l’art de l’Aîta : L’Aîta est un genre de musique très ancien et qui est aussi reconnu comme patrimoine culturel de notre pays. Et bien qu’elle soit considérée comme une couleur musicale des plaines marocaines, chaque région en possède son propre style. Mais la région d’Abda est considérée, à ce titre, comme la capitale de l’Art de l’Aîta par excellence. L’Aîta se définit comme un appel destiné à attirer l’attention de quelqu’un sur un sujet ou un événement donné, elle est considérée comme un moyen d’expression de la classe la plus marginalisée de la société et la plus opprimée par les autorités.
  • Le plus grand Tajine du monde : il a été présenté le samedi 10 juillet 1999 à Safi sur la place Mohamed V, à l’initiative de l’Association des opérateurs économiques de la capitale d’Abda. Cet exploit est inscrit dans le livre Guinness des records. Le tajine mesure 6,30 m de diamètre et de 4,5 m de hauteur. Il a été décoré par les meilleurs artistes potiers de la ville, muni de son Barbecue. Deux Cents Femmes ont participé à la préparation de ce tajine gigantesque.
  • L’expédition Râa, un lien contemporain d’un contact historique : Un explorateur norvégien qu’on nommait Thor Heyerdahl entreprit en 1969 une expédition à bord d’une embarcation en jonc qu’il avait baptisé Raa, (nom du dieu égyptien du soleil) afin de soumettre à l’expérimentation un ensemble de déductions relatives à la navigation maritime. A bord d’un radeau en papyrus construit et importé des pays du Nil, une équipe de 8 hommes quitta le port de Safi le 17 mai 1970 (Jour de la fête national norvégienne) pour traverser l’océan. Après deux mois en mer, sur une distance de 6.100 Km, Râa 2 atteignit la Barbade (Indes occidentales), prouvant ainsi que théoriquement des bateaux tels que RAA 2 pouvaient traverser l’Atlantique en utilisant le courant des canaries.
  1. De nombreux facteurs limitent le développement du secteur
  1. La pollution nuit à l’image de la province

L’industrie étant une voie choisie pour le développement de la province, elle pose un grand défi environnemental, à cause de la pollution qui se dessine sur plusieurs facettes, et qui constitue un vrai obstacle devant tout développement du secteur touristique. En effet, ce sont les rejets industriels qui sont la principale source de polluants. En premier lieu, le complexe chimique de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) est pointé du doigt. L’OCP traite les produits phosphatés et les transforme en acide sulfurique, chlorhydrique et autres engrais. Son implantation au sud de la ville, aux abords de la côte, lui permet d’évacuer ses rejets liquides sans traitement préalable. La qualité de l’air est elle aussi touchée, par les poussières et les émissions atmosphériques émanant des industries chimiques qui constituent une grande source de pollution avec les rejets gazeux des conserveries de poissons (fuel pour la production de l’énergie et odeurs dégagées par la cuisson du poisson). La richesse du sous-sol de l’arrière- pays cause elle aussi des problèmes de qualité d l’air à cause des poussières dégagées par les exploitations des carrières, notamment les exploitations de gypse dans la CR de Sidi Tiji à l’Est de la province, et les

Photo 4 : Quelques aspects de la pollution dans la province de Safi

 

carrières de Sable de dune autorisées dans la CR de Lamaàchat au Sud.

Source : Namli 2021

  1. Le positionnement de certaines infrastructures défavorise le tourisme
Photo 5 : Position du port de Safi

 

L’infrastructure portuaire se situe en fond de baie, au cœur de la ville de Safi. Le port s’étale sur une superficie d’environ 42 Ha de terre pleine. Il s’agit d’un port essentiellement tourné vers l’export, à hauteur des 2/3 de son trafic, soit 6 millions de tonnes de marchandises par an. L’implantation du port s’est faite au niveau du seul point de contact entre la ville et l’océan. Le complexe chimique de Safi se trouve lui aussi sur la route côtière régionale N 301, qui mène à Essaouira, c’est le premier contact du visiteur de la ville venant du sud. Au niveau de la route provincial P 2307 entre Safi et la municipalité de Sebt Gzoula on trouve une ‘daya’ former par l’évacuation des eaux usées sans aucun traitement dans le milieu naturel. En effet La municipalité de ‘Sebt Gzoula’ est un centre urbain de la province de Safi. Depuis les années quatre-vingt, elle n’a cessé de s’agrandir et a vu son nombre d’habitants atteindre 18543 habitants (RGP H, 2014).

Source : wikimapia .org. Réalisation Namli, 2014

  1. Infrastructure touristique peu développée

L’infrastructure touristique demeure très peu développée et de ce fait attire très peu d’étrangers. C’est un phénomène contraire à celui des autres provinces côtières du Maroc, notamment les voisines Essaouira et El Jadida (Tableau 2). Ainsi, la province accuse un grand retard sur le niveau des établissements touristiques ce qui influence le secteur vue le rôle important que joue l’infrastructure d’accueil dans le développement du tourisme.

Tableau 2 : Nombres des établissements touristiques classés au 31/12/2013 dans les villes de : Safi, El Jadida et Essaouira

Ville Etablissements Chambres Lits
Safi 13 560 1 093
El Jadida 40 1 504 3 088
Essaouira*
Source : HCP/ annuaire statistique région Marrakech-Safi / Doukkala-Abda 2014

 

125

2 464 5 053

*situation à la date du 31/12/2012

  1. Safi, une destination méconnue par les touristes

La destination Safi elle aussi est méconnue et ne parvient pas à s’imposer au pré des touristes, à cause du manque de médiatisation, mais aussi de la concurrence avec les trois centres d’attrait touristique qui entoure Safi : El-Jadida, Marrakech et Essaouira sans oublier Agadir plus au sud. Alors au cours de notre enquête, plus de 60% des visiteurs leur source d’information sur la destination été principalement leur entourage.

  1. L’état des sites entrave le développement du tourisme

Les monuments historiques de la province sont en mauvaise état et la plupart d’entre eux sont fermés et interdites au public, il reste sans entretien ni la moindre sensibilisation de leur importance, et de leur histoire et leur place dans le patrimoine local et national. Le château de mer à vue une de ses tours détruites depuis 2010. Dar- Essoltan souffre de fissures au niveau de ses murs pour lesquelles elle est fermée, les murailles qui entourent la Médina sont polluées par des déchets solides, et les autres forteresses de l’arrière-pays sont presque toutes en ruine. Une réalité frappante d’un patrimoine qui se voie en train de se dégrader, ce qui prive la province d’une source très importante pour développer le secteur du tourisme.

Source : Namli 2021
Photo 6 : Etat de quelques monuments de la Province

 

  1. Un plan provincial pour lancer le tourisme à Safi

La politique d’aménagement du territoire, s’est progressivement orientée vers un soutien au développement local. Les enjeux pour l’économie, pour l’ensemble des acteurs et les populations des territoires sont en effet la création d’emplois et la création d’activités dans une optique de réponse aux besoins et de développement durable. Le secteur du tourisme, dans ce cadre, est une composante essentielle de l’aménagement du territoire, que ce soit dans les territoires organisés et attractifs où le tourisme est un facteur de dynamisme économique et de rayonnement culturel, ou dans des territoires marginalisés où il intervient en complément d’activités assurant la création d’emplois et l’amélioration de la qualité de vie pour la population locale. Le tourisme et aussi un secteur économique qui va aider à faire face aux problèmes environnementaux. Le tourisme peut contribuer pour beaucoup à la protection de l’environnement, la préservation de la diversité biologique et l’exploitation durable des ressources naturelles. Parallèlement, il peut aussi fournir des ressources très utiles et faire prendre conscience de la valeur du patrimoine écologique et culturel. Certaines zones, en particulier les parcs, les aires protégées et les sites culturels et naturels sont des atouts essentiels pour l’essor de l’industrie touristique et celle-ci peut contribuer à leur conservation en apportant des ressources financières, en fournissant des infrastructures au service de l’environnement et en assurant une meilleure gestion de l’environnement (Conseil économique et social, 1999). Dès lors le développement du tourisme dans la province de Safi sera amplement justifié vu le potentiel important dont dispose ce territoire, et aussi pouvoir profiter des bien-fondés du secteur sur le plan économique et social. Ainsi on va essayer de proposer un plan de développement du tourisme dans la province, basé sur des axes que nous avons jugé essentiels pour dynamiser le secteur et affronter les différents problèmes qui bloquent son évolution :

  1. Valorisation du patrimoine

 Le patrimoine naturel : Le potentiel naturel est présent mais il n’est pas valorisé. La priorité donnée au développement industriel, bien que légitime, s’est opérée au détriment de la valorisation des potentialités naturelles dont dispose la province et qui peuvent pourtant avoir un grand intérêt économique. Le littoral constitue la principale attraction de la province, avec ses plages, ses falaises et ses formes karstiques, de ce fait il est indispensable de les mettre en valeur et de les aménager de façon à les rendre accessible et plus attractives, aussi essayer à travers des supports didactiques, de vulgariser l’information scientifique et la rendre plus compréhensible pour un large public.

La restauration des monuments historiques : Ces monuments de toutes sortes constituent une richesse qu’il faut recenser pour en prendre soin. Ces édifices possèdent une valeur historique, culturelle et artistique particulièrement forte. Symboles éminents d’une culture et d’une civilisation, ils constituent des éléments d’attraction touristique et ils s’imposent comme des composantes essentielles du cadre de vie. La valorisation de ce patrimoine constitue un enjeu stratégique pour le tourisme mais s’adresse aussi au devenir et à l’épanouissement des hommes de demain. Une telle mission concerne chacun de nous, même si, parmi les nombreux intervenants dans les décisions de restauration, l’Etat occupe une place prépondérante. La première action pour la valorisation des monuments historiques de la province de Safi, serai la restauration, à cause de leur état très détérioré, et le risque de l’effondrement de quelques-uns.

Le patrimoine culturel immatériel : Tout comme la culture en général, le patrimoine immatériel évolue constamment, et se trouve enrichi par chaque nouvelle génération. De nombreuses expressions et manifestations du patrimoine culturel immatériel sont menacées, mises en péril par la mondialisation et l’uniformisation, mais aussi par un manque de soutien, d’appréciation et de compréhension. Si le développement du patrimoine culturel immatériel n’est pas favorisé, il risque d’être perdu à tout jamais, ou relégué en tant que pratique appartenant au passé.

  1. Améliorer l’accessibilité et la capacité d’accueil

L’accessibilité et les moyens de transport jouent un rôle très important dans le développement du tourisme, un lieu ne peut pas être qualifié de touristique, s’il n’est pas accessible, et on peut s’y rendre facilement. L’autoroute El-Jadida-Safi, donnera certainement un nouvel élan au tourisme dans la région, à travers une réduction du temps de voyages entre Safi et les villes du nord desservit par l’autoroute, notamment Casablanca et son aéroport, le plus grand du Maroc. Aussi le nouveau projet du déplacement du port minier et de commerce, et l’aménagement d’un quai dans le port de la ville pour les croisières et les bateaux de voyageurs, qui pourront se rendre à Safi par la voie maritime. Mais un grand travail de mise à niveau du réseau routier de la province est attendu, notamment les routes entre les villes touristiques voisines, El Jadida et Essaouira par la route côtière R301, qui lange toute la côte de la province et passe par la plupart des lieux touristiques les plus importants. L’office Nationale des Chemins de Fer (ONCF) doit à son tour essayer de promouvoir l’accessibilité de la ville et de là, contribuer au développement du tourisme dans la province, par l’augmentation des départs et des arriver au niveau de la ville de Safi, qui sont à l’ordre de 2 par jours, afin de proposer une offre convenable et variée pour les voyageurs désirons visiter Safi, via ce moyen de transport. L’infrastructure d’accueil, elle aussi joue un rôle très important dans le développement du tourisme dans un espace, il représente un atout d’attirance et de sécurité pour un visiteur potentiel. Dans la province de Safi, cette infrastructure est encore embryonnaire et accuse un retard remarquable, le nombre des hôtels est très limité et le nombre de lits ne dépasse pas 1100 lits, très loin des deux villes côtières voisine EL Jadida et Essaouira, ce qui est peu pour une province avec un tel potentiel touristique.

  1. Promouvoir la durabilité et la préservation de l’environnement

Les études et réflexions menés sur les comportements des touristes sont de plus en plus nombreuses depuis quelques années, alors qu’elles étaient quasi inexistantes il y a dix ou quinze ans. Ces différentes études s’accordent à dire que les comportements évoluent et que le touriste de 2020 n’est plus celui de 2000 ou 1990. Les tendances repérées permettent dans l’ensemble de déterminer ce que devraient être les grandes tendances de la demande de demain, et parmi ces tendances, le touriste sera plus écologique. Dans la province de Safi, la façade maritime constitue un atout touristique majeur, long d’à peu près 120 km, elle offre des paysages littoraux uniques et des plages avec une morphologie très diversifié. Mais ce littorale subit plusieurs contraintes, l’industrie étant une voie choisie pour le développement de la province, elle pose un grand défi environnemental, à cause de la pollution qui se dessine sure plusieurs facettes, et qui constitue un vrai obstacle devant tout développement durable du secteur touristique.

  1. Diversifier l’offre de la région Marrakech- Safi

Après avoir été le chef-lieu de la région Doukkala- Abda depuis 1997, la province de Safi fait partie aujourd’hui de la région Marrakech-Safi. Cela s’inscrit dans une nouvelle dynamique territoriale au Maroc, intervenue après des accumulations politiques et de grandes réalisations économiques et sociales dans divers domaines au cours des dernières années. La diversification de l’offre existant au niveau de la région Marrakech-Safi et la proposition de nouvelles destinations à partir de Marrakech, seront les bases pour stimuler la compétitivité et la résilience de cette destination. Dans cette optique le développement du tourisme dans la province de Safi aura une double projection. D’une part la province, en s’appuyant sur son riche potentiel, permettra à la région d’enrichir et diversifier ses produits et d’offrir de nouvelles destinations au départ de Marrakech. Par ailleurs, la restructuration des infrastructures portuaires de la ville de Safi offre de nouvelles perspectives. Il est possible de développer le tourisme de croisière. Le déplacement du port minier et de commerce permettrait la mise en place d’un port de plaisance, ainsi sera possible l’arrivée des touristes vers Marrakech par voie maritime.

    Résultats

La province de Safi possède un potentiel touristique, une richesse diversifiée et unique au niveau du pays (falaises, plages, formations karstiques, monuments, culture, artisanat…) qui constituent une base pour le tourisme nationale et internationale. En revanche, la mise en valeur de ces atouts est en panne. Une situation qui s’explique par de nombreux handicaps notamment la vocation industrielle du territoire qui pose le tourisme dans une position secondaire, s’ajoutant aussi la pollution, l’état des routes, l’absence de médiatisation de la destination ainsi que l’état des monuments ….

Recommandations

Le tourisme, alors reste un choix à prendre pour la consolidation et la diversification de l’économie locale, dans un temps où la province vit sur le déclin d’importants secteurs économiques. Aussi pour essayer de limiter les dégâts constatés sur l’environnement, et donner une alternative économique pour la protection et la préservation de la qualité de vie de la population locale. La mise en place d’un plan de développement du tourisme, et la coordination et la coopération entre les parties prenantes du tourisme, sont aujourd’hui nécessaire pour lancer un secteur qui s’avère très positifs en termes de dynamisme économique, diversification des activités, de création d’emplois, de perspectives de profits et de rentrée de devises. Il apparait donc comme une issue possible pour lutter contre la pauvreté et la préservation de l’environnement.

Conclusion

La province de Safi possède divers atouts pour lancer le tourisme qui est encore embryonnaire, de ce fait le plan de développement peut être mis en place sur des bases solides et on peut l’orienter vers le tourisme adéquat au potentiel de notre espace sans rien changer. En effet il sera plus facile de construire sur un terrain encore vierge que d’essayer de changer les donnes existantes. Ainsi on pourra permettre à la province d’exploiter sa richesse et de mieux s’intégrer dans une vision régionale caractérisée par la vocation touristique, en stimulant la compétitivité et la résilience de la nouvelle région Marrakech-Safi, à travers la diversification de l’offre existant et la proposition de nouvelle destination au départ de la ville de Marrakech.

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